Le 6 février 2022 marque le huitième anniversaire de la « Tragédie de Tarajal » : 15 migrants d’origine subsaharienne se sont noyés alors qu’ils s’apprêtaient à quitter le Maroc à la nage, avec l’intention d’entrer en Europe par la plage de Tarajal à Ceuta. 200 personnes environ ont réussi cette nuit-là à contourner les points de contrôles mis en place par les forces marocaines dans les bois près de la clôture de Ceuta, et à atteindre le bureau des douanes marocain pour se jeter à la mer. 1500 Subsahariens auraient tenté d’entrer en Europe le 6 février 2014 aux aurores, et seuls 200 auraient réussi à s’en approcher. La Guardia Civil déployée sur la côte espagnole avait tenté de leur refuser l’entrée et de les repousser en utilisant des équipements anti-émeute alors qu’ils nageaient vers la côte.
Huit ans après ce jour fatidique du 6 février 2014, des collectifs et des associations de défense des droits des migrants se sont réunis lors d’une journée de protestation pour demander JUSTICE et RÉPARATION en mémoire des 15 personnes mortes sur la plage de Tarajal à Ceuta alors qu’elles tentaient de rejoindre le sol espagnol. Une plaque commémore cet évènement chaque année.
Pour les victimes du TARAJAL et pour tous ceux qui meurent aux frontières européennes en essayant de trouver une vie meilleure, plus de deux cents personnes venues de tous les coins d’Espagne ont parcouru les rues de Ceuta lors de la IXe MARCHE POUR LA DIGNITÉ sous le slogan : « VOIES LÉGALES, VIES SÛRES. LA MIGRATION EST UN DROIT ».
Ils ont crié NON à l’Europe Forteresse et ont scandé que « personne n’est illégal ». Les participants ont joint leurs voix à celles des migrants qui se trouvent en ville en attendant de partir pour poursuivre leur voyage migratoire.
Le 6 février était une journée de protestation et de reconnaissance, qui s’est terminée sur la plage de Tarajal elle-même, scène macabre où 16 personnes ont perdu la vie. Un manifeste lu en trois langues a permis de dénoncer les décès qui surviennent à la frontière sud en raison des politiques migratoires de l’UE.
Traduction de l’espagnol : Frédérique Drouet