Communiqué de presse
29 août 2012 : 3ème journée internationale contre les essais nucléaires
Pour une prise en charge des victimes des essais nucléaires
Ces explosions ont provoqué de graves conséquences sanitaires et environnementales autour de tous les anciens sites d’essais de la planète. Les victimes — militaires et civils employés pour les essais et peuples autochtones — ont de grandes difficultés à faire reconnaître leurs droits à réparation.La France a effectué 210 essais nucléaires, atmosphériques et souterrains, du 13 février 1960 au 27 janvier 1996. Ces tests furent d’abord réalisés en Algérie à Reggane et In Ekker de 1960 à 1966, puis en Polynésie sur les atolls de Moruroa et Fangataufa de 1966 à 1996.La situation demeure extrêmement préoccupante. L’impact environnemental est sous-estimé. Des centaines de tonnes de déchets radioactifs et de matériaux contaminés ont été laissés sur les sites ; du plutonium et d’autres radionucléides ont été dispersés sur des milliers de kilomètres. En Polynésie, un effondrement de l’atoll de Moruroa pourrait se produire, provoquant un tsunami menaçant les habitants de l’atoll voisin de Tureia et une pollution radioactive sans précédent du milieu océanique.
L’impact sanitaire est volontairement minimisé. La France a enfin reconnu que ses essais nucléaires avaient fait des victimes, mais celles-ci voient toujours leurs droits déniés. La « loi Morin » de 2010 a confié au ministère de la Défense le pouvoir de reconnaître et d’indemniser les victimes. Cette loi, même modifiée par le récent décret de mai 2012, impose des conditions très restrictives pour la reconnaissance des droits des victimes. À ce jour, seules 5 d’entre elles ont pu bénéficier d’une indemnisation. Les archives des essais nucléaires restent inaccessibles aux associations de victimes, à leurs avocats et aux experts indépendants.En août 2011, face à l’indifférence des puissances nucléaires, de nombreuses associations en France, en Algérie, au Japon, en Polynésie, soutenues par les autorités des Églises de tous les États insulaires du Pacifique, ont lancé un appel aux Nations Unies. Elles demandent une réelle prise en charge des victimes d’essais nucléaires dans le monde et la programmation d’une décennie (2012-2021) pour le nettoyage, la réhabilitation et le développement soutenable des régions contaminées (http://appelinternationalessaisnucleaires.org).À l’occasion de cette 3e Journée internationale contre les essais nucléaires, nous renouvelons cet appel et demandons aux parlementaires et au gouvernement français d’œuvrer sans attendre pour une véritable réparation des conséquences sanitaires et environnementales.
Contacts presse :
Bruno Barillot, Moruroa e tatou
moruroaetatou@mail.pf
Patrice Bouveret, Observatoire des armements
06 30 55 07 09 – patricebouveret@obsarm.org
Dominique Lalanne, Armes Nucléaires Stop
06 32 71 69 90 – do.lalanne@wanadoo.fr
Sophie Morel, Réseau « Sortir du nucléaire »
07 77 85 16 09 – sophie.morel@sortirdunucleaire.fr
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