Je vois, comme vous, un nouveau monde en train de se mettre en place. Le port du masque, la distanciation sociale, la vaccination qui se profile, le passeport numérique… sont en train de s’imposer durablement (dans les esprits tout au moins pour commencer), et sont en train de faire prendre un virage à l’humanité…
Ce nouveau monde est transhumaniste, artificiel et aseptisé. Je n’ai pas envie de ce monde, et je souffre pour les enfants que l’on contraint à y entrer bâillonnés.
Comme vous certainement, je m’interroge. Que faire ? La désobéissance civile, au sens de l’article 35 de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793 » va-elle devenir nécessaire ? Je cite : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »
A chacun d’apprécier, en conscience, son degré acceptable et souhaité de désobéissance. Le mien est pour l’instant limité, puisque je porte le masque, comme la réglementation me l’impose à Paris. Je me conforme aux nouvelles règles.
Pourtant, j’aimerais bien m’en libérer, en soulignant par exemple qu’aucun décret (qui oblige au port du masque) ne peut prendre le pas sur la loi (qui interdit la dissimulation du visage dans l’espace public), ou me référer à la notion d’intégrité physique inscrite dans les textes, comme le suggèrent certains…
Je crains que ces arguments ne soient d’aucune utilité juridique pour éviter une amende dont mon porte-monnaie se passerait bien, et même la prison en cas de récidive récidivante.
Pourtant encore, le masque porte atteinte à ma santé physique, psychologique et spirituelle. Je le sens bien. Cela ne peut-il être pris en compte pour justifier une dérogation médicale au port du masque ? Non semble-t-il. De nombreux témoignages montrent que le corps médical ne signe pas de dérogation pour les conséquences invisibles et à rebours sur notre santé, de cette mesure coercitive, officiellement sanitaire.
Tout en laissant ces pistes ouvertes, je continue de m’interroger. Et je suis intimement convaincue que nous avons aussi une autre porte de sortie. Cette porte, c’est à nous de la créer et de l’ouvrir. Elle réside dans la puissance de notre désir de réaliser un autre monde, plus beau, humain, solidaire, vivant. Surtout vivant, dans nos tripes, notre corps, notre capacité à penser, à imaginer, à nous serrer contre nos cœurs, à aimer et à rêver. Nos pensées et nos désirs sont actifs.
« Lorsque nous sommes seuls à rêver, cela ne demeure qu’un rêve. Lorsque nous rêvons ensemble, ce n’est plus seulement un rêve, c’est le début de la réalité » disait l’homme d’église brésilien militant Dom Elder Camara.
Je ne suis d’aucune église, mais je crois au pouvoir de notre conscience et de notre énergie d’amour libre et créateur. Plus nous serons nombreux et nombreuses à rêver en couleurs, plus le monde de demain sera coloré. Nous avons le pouvoir de donner naissance à ce monde. Bien sûr cela nous oblige à grandir à nous-mêmes, à dépasser nos propres limites. Je vois, même dans les milieux où les personnes se disent éveillées, à quel point elles peuvent se bloquer sur d’anciennes croyances, souvent religieuses et politiques, ce qui a inévitablement pour conséquence de mettre de la tension et de la division (égotiques) là où la pacification, l’union et la coopération s’imposent. Le fait d’observer ce phénomène et ce risque me rend vigilante par rapport à mes propres croyances. Nous portons en nous nos limites et nos verrous.
Grandissons, aimons, rions, connectons-nous à plus grand que nous, quel que soit le nom que nous donnons à ce « plus grand ». Élevons-nous sans limite.
Puisque de toute façon l’humanité est en train de faire un pas dans l’inconnu, choisissons de poser le pied sur les terrains de l’entraide, de la gratitude, et de l’amour. Ces pensées, ces sentiments et ces vibrations-là peuvent réellement densifier sous nos pieds le monde de demain. Un monde que nous aimerons, parce que nous aimerons.