Lors de la marche du 22 février à Londres en soutien à Julian Assange, Tariq Ali, journaliste, écrivain et militant pour la Paix est intervenu pour dénoncer l’hégémonie de États-Unis. « Que nous vivions en démocratie ou non, dans les faits, les États-Unis, en super puissance dominatrice, ont décidé que ce qu’ils voulaient, ils le prendraient… »
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Crédits vidéo : Xavier Foreau
Transcription du discours :
Mes amis, à mesure que le 21e siècle avance, que voyons-nous ? Je pense que nous vivons dans une ère qu’on pourrait qualifier d’une ère de coercition, que vous soyez dans un état démocratique où ont lieu des élections et autres rituels, ou dans d’autres parties du monde.
Les États-Unis, l’état le plus puissant du monde, ont en réalité décidé qu’ils feront comme bon leur semble, et ils ont élu Trump, un président qui ne porte pas un masque. Il n’hésite pas à dire ces choses-là ouvertement, des choses qui parfois fâchent la gauche aux États-Unis car ils auraient préféré embellir la vérité. Il le dit clairement : nous obtiendrons ce que nous voulons. Et c’est ce qu’il se passe dans le cas de Julian Assange.
Il y a seulement quelques jours, l’avocate de Julian a annoncé que Trump a fait une proposition à un sénateur : si Julian laisse le champ libre aux russes, toutes les accusations portées contre lui seront abandonnées. Ce qui veut dire que Trump et son administration savent que tout ceci n’est qu’une farce, ce n’est qu’un moyen de pression pour obtenir quelque chose. « Si vous me donnez ce que je veux, vous êtes libre ».
Ce même critère s’applique à une autre forme de coercition, celle de la guerre commerciale que mènent les États-Unis contre la Chine, un cas qui comprend une affaire d’extradition aussi. Une des figures proéminentes de Huawei, une entreprise qui représente une menace pour les intérêts commerciaux américains, a été arrêtée et enfermée au Canada et attend maintenant son extradition vers les États-Unis. Et tout ceci bien que la Chine, contrairement à la Grande Bretagne, soit un des états les plus puissants au monde, pas un satrape, ni aux ordres des États-Unis.
Ils font subir le même sort à la Chine et le même message est passé : « si vous faites certaines concessions (qui ne sont pas spécifiées), nous la relâcherons ». Et donc, l’idée que l’affaire Julian Assange a un rapport avec la loi n’est pas vrai, c’est un mensonge.
Les grands médias devraient avoir honte de la couverture qu’ils ont donnée à Assange parce qu’ils vont eux-mêmes en souffrir et je dirais que les pires d’entre eux ont été les libéraux. Le Guardian, qui a utilisé Julian Assange pour publier toutes les informations que Chelsea Manning lui avait envoyées, et le New York Times, auraient dû mener une campagne alors et devraient mener une campagne maintenant pour exiger la libération d’Assange.
Et ces parlementaires qui siègent maintenant à l’intérieur de la Chambre des Communes, votent aveuglément tout ce qui est proposé. Je répète ce qu’a dit Roger à Boris Johnson : « Vous avez vous-même été journaliste. Nous ne sommes peut-être pas d’accord avec ce que vous avez écrit, et je ne l’ai jamais été, mais vous savez ce que c’est que de publier un article qui énerve les gens, qui les irrite et vous êtes prêt à vous asseoir sans rien dire et à acquiescer à cette farce judiciaire qui commence dans quelques heures ? Vraiment ? Parce ce que si vous l’êtes, vous ouvrez en réalité la porte aux États-Unis et les laissez mettre la main sur tous les journalistes de n’importe où et demander leur extradition. C’est en effet ce qui va se passer ».
Ce procès est inconséquent. Et l’on se demande pourquoi il a lieu. Eh bien, c’est parce qu’en cette époque de coercition, une des formes les plus grotesques de coercition est la guerre : occuper des pays, faire des changements de régime car vous n’aimez pas les gens qui sont au pouvoir même si c’est vous qui les avez aidés à accéder à ce pouvoir il y a plusieurs années.
Traduction de l’anglais, Maryam Domun Sooltangos