[Extinction Rebellion] L’impact de l’industrie de la construction

Communiqué de presse

Nous, riverain-e-s impacté-e-s par la pollution industrielle, citoyen-ne-s ignoré-e-s des grands projets, architectes, ingénieurs chercheur-ses conscient-e-s de la crise écologique, nous, membres d’Extinction Rebellion, décidons de nous lancer dans une action d’envergure contre l’industrie de la construction.

Lundi 17 février 2020, nous mettrons en place une action de blocage en Île-de-France afin d’alerter le public et les médias sur les responsabilités du secteur du BTP dans la catastrophe écologique.

De l’extraction du sable jusqu’aux Grands Projets inutiles, c’est tout un système qu’il faut revoir. À l’heure de la 6e extinction de masse et du chaos climatique, nous devons et nous pouvons construire autrement !

L’impact de l’industrie de la construction

39 % des émissions mondiales de CO2 !

Avec la production des matériaux et l’énergie nécessaire aux bâtiments, le secteur du BTP est responsable de 39 % des émissions de CO2 au niveau mondial (1). 4,6 milliards de tonnes de ciment sont produites chaque année dans le monde (2), soit 2 kg de ciment par personne chaque jour!

Le sable, une ressource qui s’épuise

A l’origine du ciment et du béton, le sable. Il est la deuxième ressource la plus utilisée de la planète après l’eau. Il faut 30 000 tonnes de sable pour faire un kilomètre de route. (3)

Combien de fonds marins faut-il détruire pour construire un aéroport ou un centre commercial ? Malgré les apparences, cette ressource naturelle n’est pas infinie. Elle va tout simplement disparaître si nous n’arrêtons pas maintenant son exploitation massive.

Le béton écrase toutes alternatives

La production du béton représente 8% des émissions de CO2 au niveau mondial. S’il était un pays, il sera le 3e plus gros pollueur au monde! (5) Dans nos paysages comme dans nos imaginaires, le béton est devenu la norme. Son omniprésence empêche les alternatives écologiques et responsables d’émerger. Elles sont pourtant bien connues des spécialistes et des décideurs.

Ce que nous proposons

Rénover

L’ADEME estime que les bâtiments neufs consomment pour leur construction 80 fois plus de matériaux que la rénovation BBC : bâtiment basse consommation (6). On estime à 2,8 millions le nombre de logements vacants en France, soit 8% du taux global. (7) À quand une politique ambitieuse à l’échelle nationale facilitant la rénovation de bâtiments anciens ou vacants?

Construire autrement

La construction en BTP (Bois Terre Paille) en circuit court permet de construire en répondant aux enjeux climatiques. Les végétaux stockent du carbone au lieu d’en émettre pendant la construction (8). En plus de relancer l’économie locale, ces alternatives permettent de reprendre le contrôle d’un secteur qui appartient à une poignée de multinationales; ces mêmes multinationales rassemblées en lobby et qui font pression sur les pouvoirs publics.

Plus de démocratie

Nous demandons que la recherche d’une cohésion urbaine et sociale soit le moteur des projets urbains et architecturaux. Le citoyen et la question de son lien avec le vivant doivent être le centre de la réflexion qui anime les grands chantiers. Face à l’artificialisation galopante de nos sols, aucun projet de construction ne doit se faire sans l’avis et la concertation des expert-e-s et des riverain-e-s concerné-e-s.

Plus de justice

La France, championne européenne de la construction via son trio gagnant Vinci, Bouygues et Eiffage est aussi la championne des affaires de corruption et de favoritisme dans l’attribution des marchés publics. (9) Le tableau s’obscurcit davantage quand on évoque les cas avérés d’esclavage moderne imputés à Vinci dans les chantiers meurtriers de la Coupe du monde au Quatar (10) et le financement de l’état islamique par Lafarge en Syrie (11). Nous demandons à ce qu’aucun régime de faveur ne soit accordé à ces grands groupes dans l’attribution des marchés publics comme il est de coutume dans notre pays.

Le 17 février, nous déclarons la Fin de Chantiers

Parce que les industriels du secteur ont du sang sur les mains et un comportement irresponsable en matière écologique. Parce que l’Etat et les pouvoirs publics s’en font les complices en ignorant les alertes des scientifiques, ce 17 février, militant-e-s, riverain-e-s, ingénieur-e-s, architectes, scientifiques, nous allons – ensemble – faire entendre nos voix.

Si la colère nous anime, cette mobilisation se déroulera dans l’esprit des actions d’Extinction Rébellion : chaleureux, non-violent, artistique mais déterminé !

Fin de Chantiers s’inscrit dans une campagne plus large contre les Grands Projets Inutiles (4), nous la répliquerons donc partout via nos groupes locaux et internationaux jusqu’à ce que nos revendications soient entendues !

Voir aussi la vidéo (cliquez sur l’image) :