La Campagne internationale pour l’Abolition des Armes Nucléaires (ICAN) a publié ce 18 février 2025 le rapport « À grands frais : les entreprises qui fabriquent des armes nucléaires et leurs financiers ». [texte en anglais]

Le rapport montre que le nombre d’institutions financières soutenant l’industrie des armes nucléaires a été réduit d’un quart depuis l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) en 2021.

L’analyse, réalisée conjointement par l’ICAN et Pax, identifie 260 banques, fonds de pension, compagnies d’assurance et autres institutions ayant des relations financières ou d’investissement significatives avec les 24 principaux producteurs d’armes nucléaires, soit une baisse de 23 % par rapport aux 338 spéculateurs identifiés avant l’entrée en vigueur du Traité.

Le site Internet de l’ICAN indique que les principales entreprises bénéficiant de contrats d’armes nucléaires sont Northrop Grumman, General Dynamics, BAE Systems, Boeing, Leonardo, Lockheed Martin et RTX.

Durant la période couverte par ce rapport, un peu moins de 270 milliards de dollars ont été accordés aux 24 sociétés d’armes nucléaires sous forme de prêts et de souscriptions, soit une diminution de 6,2 milliards de dollars depuis le rapport précédent. Les plus grands prêteurs sont Bank of America, Citigroup et JP Morgan Chase.

Toutefois, la valeur des actions et des obligations a augmenté, les investisseurs détenant 513,6 milliards de dollars d’actions et d’obligations, en hausse de 36,7 milliards de dollars. Les principaux actionnaires sont Vanguard, Capital Group et Blackrock, a déclaré l’ICAN.

Concernant l’impact qu’a eu l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction des armes nucléaires dans ce domaine, l’organisation internationale qui a remporté le prix Nobel de la paix en 2017 [c.- à.- d. ICAN] affirme que « la diminution constante du nombre d’institutions financières investissant dans les armes nucléaires est une tendance significative et positive ».

Le TIAN, ajoute-t-elle, « a créé une nouvelle norme internationale qui a un effet stigmatisant sur les armes nucléaires et les entreprises qui les produisent. De plus en plus d’institutions qui prennent au sérieux les considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) choisissent de tourner le dos aux armes nucléaires – et autres armes interdites.

Comme indicateur positif, on peut noter que malgré les encouragements officiels à investir davantage dans les producteurs d’armes, de nombreuses institutions financières sont restées fidèles à leur politique d’exclusion des entreprises identifiées dans ce rapport, souvent en raison de préoccupations éthiques concernant la production de systèmes d’armes nucléaires.

En outre, la communication de l’ICAN indique que « comme signe que les investisseurs responsables considèrent de plus en plus l’établissement de l’interdiction des armes nucléaires dans le droit international comme un guide de bonnes pratiques, un groupe de 131 investisseurs institutionnels, représentant plus de quatre mille millions de dollars américains d’actifs sous gestion, ont exprimé leur soutien au Traité, notamment par le biais de l’Initiative de financement sans armes nucléaires ICAN-Etica SGR ».

Il faut espérer que de plus en plus d’investisseurs décideront de suivre cette voie, en affectant leurs actifs à la production d’intrants et à la fourniture de services qui contribuent à la vie et au bien-être des populations.

 

Traduction, Evelyn Tischer