Sur l’avis d’une amie choriste, j’ai vu hier le film « En Fanfare », écrit et réalisé en 2024 par Emmanuel Courcol et mis en musique par Michel Petrossian. Il orchestre d’une manière rare et intense la confrontation deux mondes qui ne se côtoient pas.
L’histoire du film est celle de la rencontre de deux frères séparés dès la naissance et qui n’ont jamais eu connaissance l’un de l’autre. L’un a grandi dans un milieu bourgeois favorisé et est devenu chef d’orchestre d’envergure internationale. L’autre est élevé au sein d’une famille adoptive modeste. Il travaille dans une cantine scolaire et joue comme tromboniste dans un harmonie du Nord.
Une raison médicale amène à se rencontrer ces deux frères que tout oppose, mais qu’une authentique passion pour la musique va réunir.
Dès les premières minutes du film la rencontre s’opère de manière crescendo sur plusieurs plans, social, professionnel, musical, avec tout que cela véhicule de clichés mutuels, de complexes, d’envies, de jalousies et de besoins de reconnaissance.
L’intrigue est portée par un jeu d’acteurs exceptionnels. Benjamin Laverrhe campe le rôle Thibaud Désormeaux, un chef d’orchestre d’envergure internationale mais atteint de leucémie, tandis que Pierre Lottin incarne Jimmy Lecocq, employé de cantine scolaire et tromboniste amateur dans une harmonie du Nord. Sarah Suco lui donne la réplique en Sabrina, gréviste dans une usine en passe d’être délocalisée et trompettiste dans le même orchestre avec son frère trisomique. Le jeu de Sara Suco donne à son personnage une forte intégrité et une joie de vivre remarquable, un contre-point à un scénario un rien misogyne.
Le film mérite néanmoins les applaudissements en fin de séance.