Lors de la première tentative, le projet de loi « Arrêtez le financement du terrorisme et les pénalités fiscales sur les hôtes américains » a échoué à la Chambre des représentants. 52 démocrates avaient alors voté pour. La deuxième fois, lorsqu’il n’y avait plus besoin d’une majorité des deux tiers, mais seulement d’une majorité simple, le projet a été adopté. Notamment grâce à 15 démocrates qui ont à nouveau voté pour. Le projet de loi retourne maintenant au Sénat.
Le fait que des démocrates aient également voté pour est surprenant. Car la loi va beaucoup plus loin que la « loi sur les agents » en Géorgie, dont Infosperber a parlé en mai. Il s’agit en premier lieu de règles de transparence. Pourtant, de nombreux médias avaient alors vivement critiqué la loi géorgienne. Mais la loi américaine reste étonnamment calme.
Elle permet au ministère des Finances de retirer l’exonération fiscale aux organisations d’utilité publique qui soutiennent le « terrorisme ». Le problème est que le soutien au terrorisme est une notion élastique. Et elle pourrait être encore plus étendue lorsque Donald Trump sera président des Etats-Unis.
Les organisations d’utilité publique ont vivement critiqué la nouvelle loi avant la décision. Elles estiment que Donald Trump se dote d’un instrument lui permettant de s’attaquer à des organisations peu appréciées. Elles la qualifient de moyen parfait pour des mesures de représailles à motivation politique. D’autant plus que Trump a menacé d’éradiquer les « ennemis de l’intérieur ».
Robert Reich, professeur à l’université de Berkeley en Californie, déclare : « Toute organisation caritative ou tout groupe d’intérêt qui défend la justice, l’égalité et la protection de l’environnement est menacé. La défense des droits civiques, le soutien aux personnes transgenres, le plaidoyer pour le ‘Green New Deal’ – chacune de ces activités pourrait mettre en danger une organisation à but non lucratif ».
Robert Reich craint qu’« après cette loi, Trump ne puisse plus utiliser ses ressources financières. »