La scientifique indienne Rohini Godbole, spécialiste de la physique des particules élémentaires, a quitté ce plan d’existence le vendredi 25 octobre.
Outre ses travaux universitaires et de recherche à l’Institut indien des sciences de Bangalore, Rohini a été une communicatrice passionnée de la science auprès de divers publics et, en particulier, des activités et des réalisations de femmes scientifiques.
Avec le scientifique et professeur de chimie Ramakrishna Ramaswam, elle a publié en 2008 le livre « Lilavati’s Daughters » [Les filles de Lilavati], une sélection d’une centaine d’essais décrivant la contribution et les fiches biographiques de femmes scientifiques indiennes.
Dans sa préface, l’ouvrage indique que l’objectif initial était de servir de source d’inspiration pour les jeunes et de souligner le fait qu’il est possible de trouver des modèles scientifiques féminins dans le pays.
Il montre également les motivations intimes de ces femmes à surmonter les obstacles, dans un domaine encore dominé par les hommes, et à se dépasser elles-mêmes sur le chemin de la connaissance de qualité .
« Quelles sont les passions qui animent ceux qui s’engagent dans la science, quelles tribulations ont-ils traversées, qu’est-ce qui les aide… et qu’est-ce qui les entrave, tout au long de ce voyage sur le chemin de la science ? » écrivent Rohini et Ram dans l’introduction.
Le titre du livre fait indubitablement référence à Lilavati, la fille du mathématicien du XIIe siècle Bhaskaracharya, pour qui il a écrit le traité du même nom, dans lequel des problèmes d’arithmétique, d’algèbre et de géométrie sont abordés à travers des conversations poétiques adressées à sa fille.
Bien que la légende veuille qu’elle ne se soit jamais mariée, Lilavati a été la première étudiante en mathématiques en Inde et a d’innombrables descendantes – les femmes indiennes de la science, ajoutent les auteurs.
Le livre a été traduit en malayalam sous le titre « Leelavatiyude Pennmakkal » et une version plus condensée de Lilavati’s Daughters (Les filles de Lilavati) a été publiée sous le titre « Le guide pour fille vers une vie scientifique ».
Rohini Godbole a été élue membre des trois académies des sciences indiennes et de l’Académie des sciences du monde en développement, une institution fondée sous la direction du lauréat pakistanais du prix Nobel Abdus Salam, dont le premier postulat est de reconnaître, de soutenir et de promouvoir l’excellence de la recherche scientifique dans le Sud.
Outre les nombreuses récompenses qu’elle a reçues au cours de sa vie et l’héritage de son travail scientifique, Rohini Godbole nous laisse son message dans le portrait que lui consacre l’écrivain Rashmi Bansal dans l’article « All that matters » (tout ce qui compte) . En réponse à des phrases courtes telles que « Si je pouvais, je le ferais » la célèbre physicienne déclare : « « J’éliminerais la discrimination et veillerais à ce que le monde soit un endroit équitable » et à la question « La chose la plus importante dont je me souviens en arrivant au travail » Godbole répondra : « Aujourd’hui est un jour nouveau ».
Merci, professeure Rohini, au nom de toutes les filles de Lilavati, non seulement en Inde, mais dans le monde entier.
Traduit de l’espagnol par Ginette Baudelet