La réunion annuelle de l’agence de presse internationale Pressenza, qui se tient cette année à Lima, au Pérou, a débuté ce vendredi 22/11, par un échange sur « Les défis du journalisme non-violent ». Cet événement a permis un échange d’expériences entre des rédacteurs d’Argentine, du Chili, du Costa Rica, de l’Équateur, des États-Unis, de la Belgique et du Pérou, entre autres.
Il était 14h05 lorsque les rédacteurs de Pressenza ont commencé à arriver à l’auditorium principal de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Universidad Nacional Mayor de San Marcos, la plus ancienne d’Amérique. C’était comme une réunion entre amis qui partagent une passion pour le journalisme non-violent mais qui, comme le veut le destin, se trouvent dans différentes parties du monde.
Au milieu des rires et des embrassades, une rencontre de camaraderie a commencé entre les rédacteurs et les humanistes péruviens, qui est allée au-delà d’une simple conversation, tandis que les communicateurs alternatifs du Pérou se faisaient attendre. Ils sont arrivés vers 15h15.
Mariano Quiroga, rédacteur en Argentine, a commencé par une phrase irrévérencieuse : « le journalisme s’est transformé en quelque chose d’autre », indiquant d’emblée une position critique sur le rôle des médias de masse dans le monde d’aujourd’hui. Et il a ouvert le débat.
Nelsy Lizarazo, rédactrice en Équateur, a raconté l’histoire de Pressenza en tant qu’agence de presse née lors de la première Marche mondiale pour la paix et la non-violence : Après mûre réflexion, il avait été décidé de poursuivre et de relever l’un des plus grands défis auxquels le monde est confronté aujourd’hui : la communication.
À son tour, Marianella Kloka, rédactrice en Grèce, a parlé de la portée internationale et de la convergence culturelle de Pressenza, en soulignant de manière critique que « nous continuons avec une démocratie faite pour les élites et que les grands défis de la communauté ne sont pas abordés, tels que le changement climatique, la pauvreté, le logement, la paix ».
Enfin, Javier Tolcachier, rédacteur en Argentine, a évoqué la nécessité d’une non-violence active aujourd’hui : « face à la violence que nous vivons, nous proposons d’aller de l’avant, vers une nouvelle vie, grâce à la non-violence. Il s’agit d’une attitude à cultiver qui, loin de maintenir une attitude passive, consiste à avancer vers une société de collaboration, d’inclusion et d’égalité des chances.
Comme on pouvait s’y attendre, l’échange avec les communicateurs péruviens a animé l’événement, avec les témoignages de communicateurs qui sont persécutés pour avoir dénoncé la corruption, le journalisme jaune et la violence exacerbée des médias monopolistiques actuels, la coercition ou la stigmatisation du journalisme de dénonciation, entre autres.
La discussion s’est terminée par une réflexion de Nelsy Lizarazo : « Pour avoir foi en la civilisation humaine, il ne faut pas être naïf. Et il est naïf de penser que la réalité est ce que l’on veut nous montrer ; oui, cela est naïf ; ne pas amplifier notre regard c’est naïf ; ce n’est pas naïf de faire le tour du monde pour voir ce qui est nouveau et différent… ». C’est notre tâche.
Vous pouvez visionner l’intégralité de la conversation sur le lien suivant : https://www.youtube.com/live/jZ83f9_1uUk?si=A8uwszqqmc1BneYS
Traduction, Evelyn Tischer