Observez la rhétorique, les belles paroles, l’assurance et le charme de l’Assemblée des Nations unies avec les dirigeants du monde. Ils prononcent des discours impressionnants, remplis de mots et de logique manipulés. Tout le monde sait qu’il y a des conflits, de la violence, une escalade des guerres et l’odeur des munitions dans le monde, mais leurs paroles sont dépourvues de substance.

Par Irshad Ahmad Mughal

Leurs actions sont paralysées. Ils se contentent de faire appel les uns aux autres et de rejeter la faute sur les autres. Nous savons tous qu’ils mentent sur scène devant 7 milliards de personnes et qu’ils n’éprouvent aucune honte. Si vous soulevez le tapis, vous verrez de la poussière, des cafards de transactions secrètes, des lézards mangeant de petites mouches et des serpents prêts à tuer avec du poison.

Telle est la réalité et la fin de l’ONU. L’ONU a été créée après l’échec de la Société des Nations. L’ONU s’est transformée en une organisation humanitaire sans organe de décision. Elle est comme un lion édenté qui court après ses animaux rapides. Bientôt, vous entendrez dire qu’elle s’est effondrée sous son propre poids. Elle a été créée dans le contexte d’un monde bipolaire qui a engendré une longue guerre froide entre deux blocs. Elle ne s’inscrit pas dans un monde multipolaire où des forces différentes s’affrontent sur une table de billard. Chaque boule essaie de trouver sa place dans différents trous.

Je suppose que bientôt, la « Ligue des Corporations et des multiCorporations » remplacera les États. Les États tombent comme les tombes d’anciens forts. Les dirigeants font du bruit comme des chèvres et des moutons effrayés. La vérité est que le pouvoir a forcé les principes à s’agenouiller. Personne n’est prêt à écouter la voix des sans-voix malgré les slogans scandés de New York à Tel Aviv. C’est le style de la « mafia » au nom de la soi-disant « démocratie ». Le racisme, l’extrémisme religieux et le localisme augmentent malgré les réseaux mondiaux et la mondialisation.

Regardez dans le miroir de l’avenir et vous verrez une image sombre de l’humanité tachée de sang. Son visage ne porte aucune trace de honte ou de culpabilité. Bientôt, des robots remplaceront ces êtres humains émotifs et arrogants. Les robots ne pleureront pas du fond de leur cœur, mais suivront les ordres des algorithmes, ce qui facilitera l’acte de tuer l’humanité. Les humains ont déjà commencé à tuer sans émotions. La mondialisation ne concerne pas l’unification des êtres humains, mais la diffusion des machines, des chaînes hôtelières, des produits et des robots. Les gens fuient d’un pays à l’autre, obligés de traverser les frontières pour trouver refuge.

Imaginez un scénario dans lequel un homme jette sans arrêt des enfants dans une rivière. Naturellement, vous vous jetteriez à l’eau pour sauver l’enfant qui se noie. Cependant, dès que vous en sauvez un, l’homme en jette un autre à l’eau. Vous finissez par être épuisé et incapable de sauver de nombreux enfants. La véritable solution consiste à empêcher l’homme de jeter les enfants dans la rivière. Cette analogie souligne la nécessité de s’attaquer à la racine du problème. Au XXIe siècle, les dirigeants se concentrent souvent sur le sauvetage et le renforcement des frontières pour empêcher les immigrants et les réfugiés, au lieu de s’attaquer aux problèmes sous-jacents qui forcent les gens à se retrouver dans des situations aussi désespérées.

La situation mondiale actuelle peut être comparée à un scénario dans lequel les dirigeants se concentrent sur des solutions immédiates, telles que le renforcement des frontières pour empêcher l’immigration, plutôt que de s’attaquer aux causes profondes des conflits et des déplacements. S’il peut sembler qu’ils ne comprennent pas ces problèmes sous-jacents, la réalité est plus complexe. De nombreux dirigeants en sont conscients, mais ils donnent la priorité à leurs intérêts géopolitiques et à leurs gains économiques plutôt qu’aux préoccupations humanitaires. Ils s’engagent dans des contrats d’armement et des alliances stratégiques, perpétuant souvent la violence et l’instabilité pour le profit et le pouvoir. Cette approche ne laisse que peu d’espoir pour un avenir pacifique, à moins qu’il n’y ait un changement fondamental qui s’éloigne de la guerre et de la violence pour s’attaquer aux problèmes fondamentaux qui sont à l’origine de ces crises.

 

À propos de l’auteur :

Irshad Ahmad Mughal est le président de la Iraj Education & Development Foundation, basée au 82B, New Chaburji Park, Lahore.

 

Traduction de l’anglais, Evelyn Tischer