Les 13, 14 et 15 septembre, la deuxième édition de l’Université d’été de l’Humanisme Universaliste s’est déroulée dans le parc Tolède 2024, où plus de 200 personnes ont tenté de retrouver l’esprit qui a présidé à l’émergence des universités et certains des piliers sur lesquels elles se sont construites. Il s’agit entre autres, de s’interroger sur les racines de la culture du moment, de la connaissance au sens large et profond de la suppression des préjugés et de la liberté de pensée et de croyances, et de l’étude des êtres humains ainsi que des processus d’un point de vue plus structurel.

Ces trois jours ont été l’occasion de dénoncer la culture violente dans laquelle nous vivons, mais surtout de faire des propositions dans différents domaines qui ont contribué à donner des images de l’avenir auquel nous aspirons.

Il y a eu des espaces de rencontre, d’exposition et d’échange, où l’on a cherché des raisons et des moyens de sortir de ce moment historique, où la polarisation s’installe fermant toute possibilité de rapprochement. Un moment où la majorité de la population ne voit pas d’avenir, où la peur, la frustration, le ressentiment et le désir de vengeance traversent les relations personnelles et sociales comme des couteaux… En même temps, il est possible de sentir et de vivre l’émergence de quelque chose de nouveau.

Surmonter la vengeance

Le slogan de cette deuxième édition de l’Université d’été du Parque Toledo – Rencontre, dialogue et réconciliation. La rébellion de la Non-violence – évoque le thème central qui a été transversalement en coprésence ou directement au centre de chaque activité développée.

Le point de départ est que la vengeance, en tant que mode de relation, est à la base de la culture occidentale, étendue et imposée à l’ensemble de la planète. C’est pourquoi il est important de la remettre en question si nous voulons sortir du cercle fermé de la douleur et de la souffrance, de la violence généralisée, cercle dans lequel nous sommes immergés, et si nous nous engageons pour un avenir pacifique et non-violent.

En ce sens, reconnaître la nécessité de dépasser le ressentiment et la vengeance est un premier pas vers une réconciliation profonde qui favorise le développement spirituel et sert de base à un nouveau paysage intérieur personnel et social, sachant qu’il n’y aura pas de changement socioculturel si ceux qui le mettent en marche ne se transforment pas eux-mêmes.

Diversité des activités

Les activités qui ont eu lieu ont été très diverses, tout comme les expressions de tout être humain.

Dans certains ateliers, le travail direct et expérimental de réconciliation personnelle, et les avantages de la réconciliation personnelle pour ceux qui veulent se libérer des liens et de la souffrance que le ressentiment et le désir de vengeance produisent internement, ont été présentés. De la même manière, nous avons aussi constaté qu’il est très fréquent que ces personnes, une fois qu’elles ont pu se réconcilier, travaillent avec d’autres dans la même direction : dans les prisons avec les délinquants, dans les institutions au plus haut niveau, en apportant leur expérience à l’éducation ou en la développant à partir de la psychologie du développement, parmi d’autres actions.

L’importance vitale de la réconciliation a également été abordée par des spécialistes dans l’atelier « Accompagnement en fin de vie », de la même façon que l’importance de la recherche de ce qui nous unit a été mise en relief.

Au cours de ces journées, la dénonciation des guerres et la nécessité d’éduquer et de sensibiliser à une culture de la paix ont occupé une place fondamentale.

Des propositions pour une économie transformatrice étaient également présentes : de la défense du revenu de base ou d’un revenu d’autonomie généré à partir de la base sociale, à l’économie mixte de José Luis Montero de Burgos, ou à la permaculture.

Et comment ne pas parler de féminisme, en dénonçant et en avançant des propositions concrètes, parmi lesquelles la nécessité de développer le principe féminin en toute personne.

Comme lors de la première édition, ont eu lieu des ateliers liés à la santé, au contact avec le corps et à la recherche de l’équilibre psychophysique, visant à trouver et à reconnaître les meilleures qualités de chaque participant afin de les mettre au service de leur développement personnel et social.

Il y a eu également des activités liées à l’art, dans lesquelles on a approfondi l’expérience du passage « du je au nous » ou la progression du cinéma non-violent ainsi que l’expérience de création d’une musique collective, ou de danser sur cette musique.

Comme il est d’usage dans l’Humanisme Universaliste ou le Nouvel Humanisme, on a tenté aussi ces derniers temps de sauver les moments où l’être humain s’est rebellé contre la nature, en se transformant lui-même, et en transformant en même temps le monde qui l’entourait. Et quoi de mieux que le faire à travers le contact avec l’argile, en essayant de reproduire l’expérience de cet être humain qui a maîtrisé le feu, transformé l’argile en pots et qui, grâce à cela, a pu compter sur un surplus d’énergie qui lui a permis d’élever son niveau de conscience.

Cette année encore, depuis ce lieu, des discussions ont été organisées pour analyser les grandes avancées scientifiques et la manière dont elles peuvent aider le processus humain si elles sont mises au service de la vie.

En résumé…

Sans aucun doute, si quelque chose a caractérisé cette édition de l’Université d’été de l’Humanisme Universaliste, c’est bien l’esprit de rébellion contre l’ordre établi, la rébellion de la Non-violence, dont nous avons vu l’incarnation du principe moral universel qui dit : « Quand tu traites les autres comme tu veux être traité, tu te libères toi-même ».

Et rien de mieux pour terminer que de partager le mot de la fin : « … une aspiration nous a réunis ici, une aspiration que nous avons pu entendre et enregistrer, qui vit en chacun de nous… et c’est l’aspiration à un autre monde, à un avenir de paix et de non-violence, un avenir plein de déconstructions mais surtout d’une construction que nous sommes déjà en train de bâtir, et qui passera inévitablement par la réconciliation profonde avec nous-mêmes, avec les autres personnes… et aussi par la réconciliation entre les peuples ».

Nous nous sommes réunis entre personnes de différents pays et continents, de différents milieux, mais avec une aspiration commune : un avenir brillant et sans limites.

Les amies, les amis, nous sommes déjà en train de construire, de créer ce futur. C’est ce que nous avons fait durant ces jours derniers. Félicitons-nous-en et valorisons-le, continuons à unir nos forces et nos mains, nos corps et nos âmes… et tissons un avenir diversifié, inclusif et solidaire, un monde lumineux… celui que nous méritons ».

 

L’ Université en images

Vendredi 13

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Samedi 14

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Dimanche 15

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Traduction de l’espagnol par Ginette Baudelet