Une mobilisation pour la vie, la souveraineté alimentaire et la défense des territoires

Par Giorgio Trucchi | Rel UITA

Des centaines de membres de communautés paysannes et indigènes, réunies dans plus de 25 organisations au niveau national, se sont mobilisées vers la capitale, pour continuer à revendiquer leurs droits, tout en demandant justice pour le défenseur de l’eau et de la vie Juan López, assassiné le 14 septembre.

« Nous demandons que le décret qui criminalise la lutte pour la défense de la terre et des biens communs soit déclaré inconstitutionnel et que les responsables (commanditaires et exécutants) de l’assassinat de notre camarade fassent l’objet d’une enquête et soient condamnés », a déclaré Esly Banegas, de la Coordination des Organisations Populaires de l’Aguan (Copa), à La Rel.

Dans leur relation avec les différents pouvoirs de l’État, les organisations affirment se mobiliser pour la défense de la vie, de la souveraineté alimentaire, et pour la défense de leurs territoires et de leurs identités. Elles condamnent également les attaques contre les défenseurs des biens communs et exigent des condamnations fermes et des sanctions pour les auteurs et les commanditaires de l’assassinat de Berta Cáceres.

Une réforme agraire globale

La réforme complète du système judiciaire et le respect des accords conclus avec le gouvernement pour garantir l’accès à la terre et l’attribution de titres de propriété sur les territoires ancestraux sont d’autres revendications.

« Les pouvoirs en place privilégient leurs intérêts en criminalisant la lutte paysanne et en dépossédant les communautés et les peuples de leurs terres. Nous demandons justice pour pouvoir vivre dignement », a expliqué E. Banegas.

Le Bajo Aguán reste l’une des régions les plus touchées.

« La politique continue de parler du monde rural, mais sans impliquer le secteur paysan et indigène. C’est pourquoi nous nous mobilisons, afin d’être entendus et pris en compte », a déclaré Yoni Rivas, de la Plate-forme agraire du Bajo Aguán.

« Nous exigeons également le respect du plan du bicentenaire, qui fait référence, entre autres, au respect des droits humains, à l’élaboration d’une véritable réforme agraire intégrale et à la protection de l’environnement. Cependant, ils continuent à nous assassiner et la réforme agraire est restée sur le papier », a averti Y. Rivas.

Le leader paysan a également condamné l’ingérence des États-Unis. « Que les pouvoirs en place et l’interventionnisme yankee le comprennent : le mouvement paysan et indigène organisé ne s’arrêtera pas et continuera à défendre ses droits ».

Davantage d’unité et de solidarité

Gerardo Aguilar, de l’Association pour le développement de la péninsule de Zacate Grande (Adepza), a souligné l’importance de ce nouvel effort commun.

« Nous avons grandi et beaucoup plus d’organisations se sont mobilisées. L’idée est de créer des articulations au niveau national et une unité dans le mouvement social. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons affronter ce monstre. »

Le coordinateur du Copa a remercié Rel UITA pour sa solidarité.

« Nous apprécions cette solidarité, cette participation efficace et active. Ce sont des espaces comme le vôtre qui nous permettent de maintenir notre résistance et même de nous maintenir en vie dans une région très difficile. »

L’article original est accessible ici