Commémoration en souvenir des victimes des bombes nucléaires (Hiroshima, Nagasaki et essais).
Vendredi 9 août à la Sint Michielskerk à Leuven
Samedi 10 août, au Parc Hibakusha campus de Nimy à Mons (Université et Mundaneum).
Environ 80 personnes se sont rassemblées à Leuven et une quarantaine à Mons ce week-end
Ce fut aussi l’occasion de visiter et connaître le Mundaneum (Mons) et son activité d’archivage, de documentation et d’information en particulier sur la paix, le féminisme et l’anarchisme ainsi qu’ un film sur les accidents survenus lors du transport des bombes durant la guerre froide.
Discours prononcé à Leuven (Louvain)
Le Parc Hibakusha situé à Mons est un lieu de commémoration permanent pour les victimes de toutes les bombes nucléaires. Il est aussi un plaidoyer pour l’abolition des armes nucléaires.
En plus des deux bombes américaines malheureusement célèbres, 2000 à 2500 essais nucléaires ont été effectués entre 1945 et 1996. La puissance cumulée des bombes testées représente plus de 33.000 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima. Les victimes humaines de ces essais et les conséquences sur notre environnement sont souvent ignorées aujourd’hui.
Le projet « Manhattan » de bombe nucléaire américaine, a mobilisé 150.000 personnes entre 1942 et 1945. Einstein et d’autres grands scientifiques atomistes ont participé au début, pour fabriquer une bombe de dissuasion. Ils ont ensuite quitté le projet, car il a été détourné de son objectif initial pour fabriquer une arme de destruction massive.
Pierre Piérart de l’Université de Mons fait partie des scientifiques qui se sont révoltés contre ces armes. Il était professeur de biologie et membre de l’Association de Médecins pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (AMPGN). Depuis 1989, il a entrepris avec ses élèves, sur le campus de Nimy à Mons, de planter un arbre, chaque fois qu’un essai nucléaire était réalisé.Au pied de chacun de ces arbres une stèle indiquait le nom du pays responsable et la date de l’essai. C’est l’origine du Parc hibakusha qui continue d’exister depuis 35 ans, plus que jamais d’actualité.
L’Université s’étant fortement développée, les arbres ont disparu pour faire place à de nouveaux bâtiments. Seules les stèles sont restées, rassemblées dans un coin du campus, tombant un peu dans l’oubli.
En 2018, le collectif Hibakusha composé de militants bénévoles a décidé de redynamiser ce lieu de mémoire.A la demande du collectif, les étudiants de la faculté d’Architecture ont présenté 17 esquisses pour arriver à un projet de rénovation et de mise en valeur du lieu. Les travaux, retardés par la crise covid et la crise énergétique, vont enfin commencer en septembre 2024. L’essentiel du projet est financé par l’Université de Mons et la Ville de Mons. Nous les remercions pour ce soutien.
Mais il reste à financer les panneaux explicatifs et la rénovation des stèles.La rénovation du Parc Hibakusha, inclut au moins 4 panneaux explicatifs de l’histoire, du sens de ce projet, et des perspectives futures pour le désarmement nucléaire ainsi qu’un cinquième incluant les personnes et associations qui ont permis la création et l’évolution de ce lieu.
La rénovation des stèles commémoratives des essais de bombes atomiques, fortement abimés avec le passage du temps, est aussi nécessaire.
Dans le but de financer ces travaux indispensables pour donner tout son sens à ce projet, nous avons créé une cagnotte et nous vous invitons à y participer.Le montant estimé de coûts s’élève à 20.000€.
Si vous pouvez y contribuer, merci pour ce soutien à la construction d’un monde sans armes nucléaires : https://gofund.me/a20c0452
Nous espérons également collaborer dans le futur avec la Ville de Mons, l’université de Mons, Le Mons Mémorial Museum et le Mundaneum pour organiser un parcours de la Paix à travers la ville.
Il est important de rappeler que, dans le domaine des armes nucléaires, la Belgique est un état voyou. En acceptant des armes nucléaires américaines sur son territoire et en acceptant de les utiliser au moyen des avions de l’armée belge, elle ne respecte pas sa signature du traité de non-prolifération. Depuis janvier 2021, le traité d’Interdiction des armes nucléaires de l’ONU est entré en vigueur. La Belgique a voté contre ce traité, en bon disciple de l’OTAN. Il est pourtant maintenant d’application et la Belgique est donchors-la-loi.
Alors, aujourd’hui, notre engagement pour un monde sans armes nucléaires est plus important que jamais.
« Lutter contre l’arme nucléaire, c’est lutter pour la vie !» disait le Pr. Pierre Piérart.
Et il ajoutait : « Si tu veux la paix, prépare la paix »
Je voudrais maintenant vous exposer un point de vue du Nouvel Humanisme. Pour préparer ce discours j’ai relu une conférence vieille de 15 ans, mais encore tellement d’actualité. Je n’ai pas trouver mieux à dire, et je vous en lis un extrait.
Il s’agit du discours de Silo, fondateur du Nouvel Humanisme, à l’occasion de la rencontre des prix Nobel de la paix le 11 novembre 2009. Il disait déjà ceci :
« Nous savons bien que la situation actuelle est critique sous toutes les latitudes et qu’elle se caractérise par la pauvreté de vastes régions, par la confrontation entre les cultures, et par la violence et la discrimination qui contaminent la vie quotidienne de grands secteurs de la population. Aujourd’hui, il existe des conflits armés dans de nombreux endroits et simultanément une profonde crise du système financier international. À tout cela s’ajoute la menace nucléaire grandissante qui est, en définitive, la plus grande urgence du moment actuel. Elle représente une situation extrêmement complexe. Aux intérêts irresponsables des puissances nucléaires et à la folie des groupes violents qui peuvent avoir accès à du matériel nucléaire de dimensions réduites, nous devons ajouter le risque d’accidents qui pourraient faire éclater un conflit dévastateur.
Tout ce qui précède n’est pas une somme de crises particulières mais le cadre qui met en évidence l’échec global d’un système dont la méthodologie d’action est la violence et dont la valeur centrale est l’argent.
Pour éviter la catastrophe atomique qui semble menacer le monde dans un futur plus ou moins immédiat, nous devons travailler aujourd’hui même pour dépasser la violence sociale et personnelle, en même temps que nous exigeons :
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Le désarmement nucléaire mondial
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Le retrait immédiat des troupes qui envahissent les territoires occupés
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La réduction progressive et proportionnelle des armements de destruction massive
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La signature de traités de non-agression entre pays
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Le renoncement des gouvernements à utiliser les guerres comme moyen de résoudre les conflits.
Le plus urgent est de générer une conscience pour la paix et le désarmement. Mais il est également nécessaire de réveiller la conscience de la Non-violence active qui nous permette de rejeter non seulement la violence physique mais aussi toute forme de violence économique, raciale, psychologique, religieuse et sexuelle. Nous aspirons bien sûr à ce que cette nouvelle sensibilité puisse s’installer et ébranler les structures sociales, ouvrant le chemin à la future Nation Humaine Universelle. »
Fin de citation
En vous remerciant pour votre attention
Gilles Smedts
Parti Humaniste International
Nation Humaine Universelle (association)