Après des mois de silence, j’ai enfin réussi à reprendre contact avec Nour, mon amie, pratiquement ma sœur, de Gaza. La situation qu’elle raconte est dramatique et nous fait prendre conscience de l’horreur à laquelle les Palestiniens sont soumis depuis des mois.

Ceux qui souhaitent entrer en contact avec Nour, et éventuellement lui envoyer directement un peu d’aide, peuvent m’écrire à l’adresse mauroc.zanella@gmail.com.

Voici son histoire, qui m’est parvenue aujourd’hui [Août 2024] :

Nous vivons les pires jours de notre vie dans cette guerre dévastatrice qu’Israël mène contre la bande de Gaza. Je vivais dans une maison louée ; elle a été détruite par l’armée d’occupation et mes deux enfants ont des fractures et diverses blessures sur tout le corps ; mais Dieu merci, ils sont toujours en vie.

Aujourd’hui, nous vivons dans la rue parce que nous n’avons pas de tente pour nous abriter et que l’achat d’une tente coûte cher. Nous sommes fatigués. Nous mourons chaque minute parce que les missiles dévastateurs et les éclats d’obus passent au-dessus de nos têtes. Mes amis, nous sommes devenus des malades mentaux ; je vous jure que ce que vous voyez sur les écrans de télévision n’est qu’une petite partie de ce que nous vivons chaque jour et chaque minute.

Les morts sont partout. Lorsque nous fuyons d’un endroit à l’autre, nous marchons sur des cadavres carbonisés. Ce qui se passe ici dans la bande de Gaza est une guerre génocidaire. J’espère que vous me soutiendrez, moi et ma famille, mes amis. J’espère que vous pourrez nous sortir d’ici. S’il vous plaît, nous ne voulons pas mourir. Je vous jure qu’il nous arrive souvent de ne pas trouver d’eau potable ni de nourriture. C’est l’enfer, une tragédie.

 

Traduction, Evelyn Tischer