Le vrai courage c’est, au-dedans de soi, de ne pas céder, ne pas plier, ne pas renoncer. Être le grain de sable que les plus lourds engins, écrasant tout sur leur passage, ne réussissent pas à briser. (Jean-Pierre Vernant, 2004)
L’heure n’est plus à la vigilance, mais à la résistance.
Pas seulement à la résistance, mais également à la désobéissance.
La désobéissance consciente, assumée, déterminée, civique, responsable et constructive.
La banalisation des discours de l’extrême droite, la promotion sans complexe d’idéologies de la haine et de l’exclusion, la diffusion des délires identitaires qui infusent dans la société, via les médias et les réseaux sociaux, aboutissent aujourd’hui à un renoncement majeur de ce qui fonde notre vie en société : une loi liberticide, inspirée par la préférence nationale et les idées d’un parti raciste, ouvertement dirigée contre les étrangers désignés comme une menace présente et à venir, vient d’être votée au Parlement. Pour notre plus grande honte.
Quand les digues démocratiques s’effondrent les unes après les autres, quand les valeurs humaines qui fondent notre vivre ensemble sont piétinées, quand la préférence nationale sert de justification à des lois infamantes d’exclusion, quand les droits ne sont plus universels, quand la solidarité envers les migrants devient un délit, quand un gouvernement déroule le tapis rouge à l’extrême droite et cède à ses injonctions xénophobes, mais aussi quand l’école républicaine devient une école de l’inégalité, de l’exclusion et de la souffrance généralisée, et quand l’État persiste dans sa politique climaticide,
alors je vous le dis,
nous n’avons d’autres choix, pour rester nous-mêmes, pour ne pas perdre notre âme, pour ne pas désespérer de l’avenir sombre qu’ils nous fabriquent obstinément et pour maintenir intacte la flamme de l’espérance en l’humanité, que d’entrer en dissidence ouverte.
Face à cette loi ignoble, légitime est notre colère et la désobéissance est le plus grand de nos devoirs.
A l’école, depuis des années, de ministres autoritaires en ministres incompétents, de décrets en circulaires scélérates, une chape de plomb libérale écrase l’école de la République.
Caporalisation des enseignants et mépris de leur expertise, primes au « mérite » du travailler plus, groupes de niveaux élitistes et stigmatisants, évaluations uniformisées à tous les étages, formations inadaptées, manuels uniques de « bonnes » pratiques labellisés par le ministère, atteintes à la liberté pédagogique, programmes toujours plus indigestes et injonctifs, influence croissante des neuro-sciences, et pour couronner le tout, volonté d’imposer un uniforme aux élèves,
c’est une école de la compétition, de la sélection et de la soumission, une école à deux ou trois vitesses, toujours plus inégalitaire et excluante, qui se met en place, dans l’indifférence générale.
Les professeurs sont désormais relégués au rôle d’exécutants de protocoles standardisés. Tout le contraire de ce que souhaitait Jules Ferry qui affirmait qu’ « on ne fera pas des hommes libres avec des professeurs aux ordres ». Pour plaire à une opinion publique manipulée, l’école subit des réformes toujours plus démagogiques et rétrogrades. Sans jamais s’attaquer aux problèmes de fond : la formation, la pédagogie, le climat scolaire et la reconnaissance salariale.
Enseignants et citoyens, nous n’avons pas d’autres choix que de résister et désobéir pour sauver l’école de la destruction et pour imaginer, s’il n’est pas trop tard, une école émancipatrice pour tous.
Alors que les alertes des scientifiques du GIEC se succèdent de façon inquiétante, le gouvernement Macron fait la sourde oreille et refuse de prendre les mesures de bon sens qui s’imposent pour lutter contre le dérèglement climatique. Condamné pour inaction climatique, il persiste dans le déni et dans la préférence aux lobbys économiques et industriels.
Pire que cela, il excelle dans la criminalisation des contestations écologistes et il réprime, avec une brutalité rarement vue dans une « démocratie », les actions de résistance citoyenne qui s’opposent aux entreprises néfastes pour le climat et aux projets destructeurs de l’environnement.
Plus que jamais, cette résistance pour le climat, qui doit prendre la voie de la désobéissance civile de masse et du sabotage non-violent, est légitime.
Le réveil a sonné !
Citoyens, ne restons plus silencieux, élevons la voix de la conscience !
Refusons de cautionner l’infâme, enfreignons les lois immorales et injustes !
Ne soyons plus résignés et inactifs, sabotons les projets destructeurs de la vie !
Que notre vie soit un contre frottement pour enrayer les machines à produire injustices, inégalités et désolations climatiques.
Que nos vies soient à l’image du monde que nous voulons voir advenir.