« Les régimes du grand Maghreb ne convergent que pour réprimer leurs peuples »
Hanoune Diko
Plus que jamais, la Déclaration en date du 29 mars 2023, signée par nombre de militant.es associatif.ves, syndicalistes, politiques, intellectuels et les artistes du Maghreb et de l’immigration, est malheureusement confirmée.
Pour se maintenir au pouvoir, les régimes en place continuent au niveau intérieur, d’user des violations des droits humains les plus élémentaires contre leurs propres peuples. Les prisons sont de plus en plus peuplées de militant(es) politiques, associatifs, intellectuels, journalistes syndicalistes… Sur le plan des relations intermaghrébines, nous condamnons les intentions et les manœuvres politiques des régimes qui, au lieu d’agir pour le rapprochement et la complémentarité, suscitent des tensions entre les peuples et attisent le chauvinisme et le nationalisme le plus étroit. Les conséquences du conflit au Sahara Occidental font planer des risques de déflagration dans la région tant qu’une paix juste et durable n’aura pas été mise en œuvre sur la base du droit international dans le cadre des résolutions des Nations Unies.
Face à cette situation, nous, organisations, associations et militant(es) des droits humains de l’espace maghrébin et d’ailleurs, réappelons à un temps fort d’échange, de coordination et de solidarité le samedi 15 juin prochain, pour :
Redynamiser et défendre notre slogan que nous avons porté pendant des décennies, celui d’un «Maghreb des peuples » pour la liberté, la justice, l’égalité, la pluralité, la démocratie – un grand Maghreb où toutes les frontières seront démantelées pour céder la place à la libre circulation des humains et des biens ;
Mobiliser nos forces maghrébines, civiles et politiques, pour faire face à l’oppression et pour nous engager par des actions communes, dans la solidarité avec tous les détenu(es), les réprimé (es), les marginalisé(es) ;
Dénoncer toutes les agressions et les violations des droits et libertés perpétrées par le pouvoir dans chacun des pays du Maghreb, en les considérant comme une agression à l’encontre de tous les peuples de la région ;
Dénoncer les violences et les discriminations faites aux femmes et lutter pour l’égalité de droit et de fait entre les femmes et les hommes ;
Agir contre la guerre et pour une paix juste et durable au conflit du Sahara Occidental ;
Dénoncer la montée inquiétante du racisme, des violences et agressions envers les migrants subsahariens dans les pays du Maghreb et particulièrement, en ce moment, en Tunisie avec la bénédiction des États européens.
Dénoncer la situation faite à tous les citoyens mauritaniens, victimes de l’esclavage en dépit de son abolition adoptée en 1981.
Cette journée reposera sur 4 principaux axes :
L’état des lieux de la situation des libertés et des droits humains dans l’ensemble de l’espace maghrébin ;
L’analyse des obstacles à la construction d’un Maghreb des peuples solidaire, et les moyens d’y parvenir ;
La mobilisation accrue pour la solidarité avec le peuple palestinien qui subit un génocide et différentes formes d’agression barbares du régime d’apartheid sioniste, et contre la normalisation déclarée ou sournoise des régimes de la région avec cet État criminel ;
La convergence des luttes intermaghrébines pour l’instauration d’un Maghreb des peuples solidaire, de justice sociale et de démocratie.
Programme et déroulement de la rencontre maghrébine du 15 juin 2024
« Cinq heures pour les libertés et les droits humains au Maghreb »
Matinée (2h30)
10h -10h10 : Ouverture et introduction
10h10-11h40 : État des lieux des libertés et droits humains au Maghreb (Liberté de la presse, liberté d’expression, liberté de manifester et de réunion, liberté de conscience, égalité homme-femme, droits culturels et linguistiques, lois immigration/racisme/Subsahariens au Maghreb, combat contre l’esclavage au Maghreb, soutien au peuple palestinien/contre la normalisation avec Israël, libertés individuelles, souffrances et luttes des familles des détenu-e-s politiques et d’opinion, les Hiraks populaires, mouvement de soutien et action des avocats, instrumentalisation de la justice, etc.)
Khadija Ryadi, coordinatrice de la CMODH, lauréate du prix des droits humains des Nations unies en 2013
Hatem Nafti, politologue essayiste, membre du CRLDHT
Diko Hanoune, secrétaire général de l’association des Haratines de Mauritanie en Europe (AHME)
Aissa Rahmoune, avocat, coordinateur du comité de sauvegarde de la LADDH et vice président de la FIDH
Bachir Moutik, militant associatif sahraoui
11h40-12h30 : Échange avec la salle
12h30-14h00 : Pause déjeuner
Après-midi (2h30)
14h00- 15h45 : Table ronde (Quel Maghreb voulons-nous et quels sont les obstacles qui se dressent devant sa construction ?)
Khadija Mohsen-Finan, politologue, spécialiste du Maghreb
L’impossible intégration du Maghreb
Fouad Abdelmoumni, économiste, militant pour le Maghreb, les libertés et la reddition des comptes
Coût économique de la non-intégration du Maghreb
Hacene Hireche, docteur en sciences économiques et consultant
Qui fait obstacle à l’Union Nord-Africaine ?
Karima Direche, historienne, directrice de l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain
Identités historiques
15h45-16h30 : Débat et échange avec la salle
16h30 : Déclaration finale