En 2024, la Journée de l’Europe, célébrée le 9 mai, sera marquée par le démantèlement des droits fondamentaux des citoyens européens. Dans l’intérêt du peuple allemand et de tous ceux qui sont attachés à la liberté politique, le glissement de l’État allemand vers l’illégalité et l’autoritarisme doit être stoppé.

La décision sans précédent prise par les autorités allemandes en avril 2024, d’interdire à Yanis Varoufakis d’entrer en Allemagne et de s’engager dans des activités politiques dans ce pays n’était qu’un début. Elle a été suivie de violations flagrantes de tous les principes de l’État de droit – un développement inquiétant dans une Europe qui glisse de plus en plus vers l’autoritarisme.

Après avoir promis à l’avocat de Varoufakis de répondre par écrit à trois questions légitimes : « Quelle autorité a prononcé l’interdiction ? Quand ? Sur quelles bases ? » les autorités allemandes ont finalement annoncé qu’elles ne répondraient finalement pas, parce qu’il s’agissait d’une question de « sécurité nationale » et parce que toute réponse écrite interférerait avec le « bon accomplissement des tâches de la police fédérale et des autres services de sécurité impliqués dans l’affaire ».

En d’autres termes, les pratiques autoritaires de Viktor Orban et de Kyriakos Mitsotakis sont tout simplement adoptées par les démocraties libérales, dont les autorités se sentent désormais légitimées non seulement à violer les libertés fondamentales, mais aussi à ignorer le droit des citoyens, à savoir, qui a décidé d’une telle interdiction, quand et pour quels motifs – tout cela dans une Union européenne qui devrait effectivement garantir les droits politiques et la liberté d’expression et de circulation de tous ses résidents.

Face à cette violation manifeste du droit allemand et européen, et après avoir consulté le parti allemand DIEM25 et son équipe d’avocats, Varoufakis poursuit les autorités allemandes pour violation de ses droits fondamentaux et pour diffamation, et a également annoncé qu’il s’adresserait, si nécessaire, aux tribunaux européens.

Dans les documents soumis aux tribunaux allemands, il est rappelé aux juges que Varoufakis devait s’exprimer au Congrès sur la Palestine le 12 avril 2024, un événement organisé par la Voix juive pour une paix juste au Moyen-Orient, DIEM25 et d’autres organisations pour discuter de ce qui doit être fait pour garantir des droits politiques égaux à tous les peuples vivant entre le Jourdain et la mer Méditerranée. Incapables de supporter le fait que DIEM25 ait co-organisé la conférence sur la Palestine avec des activistes juifs, tournant ainsi en dérision leur accusation d’antisémitisme, les autorités allemandes ont interrompu de force le congrès et ont imposé une interdiction immédiate et générale à Varoufakis.

En invoquant la « sécurité nationale » pour justifier leur dérive autoritaire, et afin de soutenir pleinement le « droit » d’Israël à commettre des crimes de guerre contre le peuple palestinien sans être inquiété par les critiques ou les protestations, les autorités allemandes ont essentiellement aboli à la fois l’État de droit allemand et le principe le plus important de l’UE : la libre circulation des citoyens et leur droit à participer à des activités politiques partout dans l’UE.

DIEM25 Allemagne et son organisation mère, le mouvement européen DiEM25, appellent tous les citoyens, européens ou non, à résister à l’invocation arbitraire, autoritaire et brutale de la « sécurité nationale » pour abolir les droits politiques fondamentaux pour lesquels les peuples d’Europe se sont battus pendant des siècles. Car aujourd’hui, rien ne menace plus la sécurité des citoyens en Allemagne et dans le reste de l’Europe que la perte de nos droits fondamentaux !

 

Traduction, Evelyn Tischer

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