En effet, les élections présidentielles ont lieu le 2 juin, dans un mois. En plus des présidentielles, seront élus les députés et les sénateurs de tout le Congrès fédéral, les gouverneurs de neuf États, le chef du gouvernement de la ville de Mexico, des députés locaux, des présidents de municipalités, etc. Au total, plus de deux mille mandats sont à pourvoir. Et bien sûr, tout le monde s’en préoccupe.
Nous avons assisté au deuxième débat présidentiel, qui s’est transformé en un échange d’accusations musclées entre les deux principaux candidats, allant de « menteuse » à « corrompue ».
Les pronostics pour les candidats à la présidence sont les suivants : plus de 60% pour Claudia Sheinbaum, du parti Morena qui est au gouvernement, et 30% pour Xóchitl Galvez, qui représente une collusion farfelue entre le PRI, en net déclin après avoir gouverné pendant plus de 70 ans sans contre-pouvoir, le PAN nettement à droite, et le PRD, qui est ou a été de gauche. Et il y a un troisième candidat, Jorge Alvarez Maynez du Mouvement Citoyen, avec 7%.
Mais les sondages et les débats n’ont aucune importance. Tout le monde sait pour qui il va voter. Ceux qui sont du côté de ce gouvernement, de López Obrador, soit une large majorité, 70 % ou plus, voteront pour Claudia. Elle a été chef du gouvernement du District Fédéral, qui s’appelle aujourd’hui Ville de Mexico, de 2018 à 2023. Parmi ses réalisations : la création de la bourse universelle Mi Beca para Empezar, la construction de sept nouveaux lycées et de deux universités publiques, la « Rosario Castellanos » et l’université de la santé. De nombreuses infrastructures publiques telles que la construction de la ligne 3 du Cablebus, l’inauguration de la centrale solaire de Central de Abastos. Et d’autres réalisations générales dans les domaines de la sécurité, de l’éducation, de la culture, de l’environnement, de la mobilité, de l’espace public, de l’innovation, du logement, de la santé, de l’attention portée à l’urgence sanitaire dans le cadre du COVID-19, ainsi que de la coordination avec le gouvernement fédéral dans de nombreuses autres actions.
Ceux qui sont dans l’opposition, qui est de droite et qui domine tous les médias, journaux, radio et télévision, votent pour Xochitl. Les débats n’ont aucune incidence, tout est déjà décidé et l’on sait que Claudia Sheinbaum gagnera largement, quoi qu’il arrive maintenant.
On s’attend donc à ce que le prochain président du Mexique soit Claudia, une femme de gauche depuis toujours, qui a toujours accompagné López Obrador.
Beaucoup de gens au Chili et en Amérique du Sud ne comprennent pas la gauche de López Obrador, parce qu’il écoute le gouvernement des États-Unis, alors que nous, les gauchistes du Chili et de presque toute l’Amérique, nous appelons cela l’impérialisme et nous le considérons comme un ennemi.
Mais la situation du Mexique est beaucoup plus complexe : il a plus de trois mille kilomètres de frontière commune avec les États-Unis et son économie dépend largement d’eux pour des raisons historiques ; plus de 30 millions de Mexicains y vivent, qu’ils soient de la première ou de la deuxième génération.
Mais malgré tout, lorsque Andrés Manuel López Obrador a dû s’opposer aux Yankees, il l’a fait et continue de le faire, et pour autant rien ne se passe. Par exemple, il les a affrontés sur les migrants, sur l’économie, sur Cuba, parce qu’il est le seul pays qui a osé aider Cuba en envoyant des navires avec des fournitures médicales et autres. Bref, sur beaucoup de choses, et à cet égard je répète ce que j’ai déjà dit : les Américains, pour de curieuses raisons morales dictées par leur religiosité, lorsqu’ils voient un président latino-américain honnête, sérieux et patriote, ils le respectent. Oui, camarades, ils le respectent.