Le 1er mai, c’est l’occasion de prendre le temps de se souvenir des luttes menées pour améliorer les conditions de travail, mais aussi pour poursuivre le combat ! Qu’ils soient syndicalistes, politiques ou animateurs associatifs, ces acteurs de lutte alertent en effet sur plusieurs sujets préoccupants : l’âge de la pension avec un montant digne, la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire, une réelle égalité salariale homme-femme, la fin du statut de cohabitant, des allocations sociales permettant de vivre dignement.
Allons-nous vers un recul des mesures favorables prises par nos prédécesseurs ? Ou prendrons-nous une direction réellement respectueuse de tout être humain, en particulier les travailleurs et travailleuses ?
En ce premier mai ensoleillé, nous nous sommes rendues au Mont des Arts pour la fête traditionnelle organisée par la FGTB qui a lieu chaque année.
Le programme prévoyait des débats, des concerts et des stands représentant diverses gastronomies et luttes de certains pays, syndicats, coalitions, associations… en somme, un panorama bruxellois et wallon qui se met en avant pour la lutte.
En vue des élections qui auront lieu le 9 juin, le climat est activement tourné vers cela. C’est dans cette atmosphère joyeuse mais aussi tendue que nous avons recueillis quelques témoignages sur le terrain, destinés à nourrir notre réflexion . En période électorale, chaque citoyen a sa voix. Ne l’oublions pas !
Comment lutter contre la montée d’extrême-droite ? Un débat riche de nombreux témoignages !
En nous promenant le long des stands, une dame du Collectif Citoyen (https://collectifcitoyen.be ) nous arrête pour nous donner le flyer de ce nouveau mouvement politique auquel dans lequel elle participe, en tant que « citoyenne ».
Elle revendique le fait que des changements à de nombreux niveaux devraient être appliqués : la liberté thérapeutique, les salaires, les institutions scolaires, le logement, le loyer… Elle a décidé de faire partie de ce mouvement car “Je me disais que je devais arrêter de me plaindre, il y a trop de choses qui ne vont pas… J’ai commencé à faire partie de ce mouvement qui est né en 2019 pour essayer de changer les choses” “Les problématiques auxquelles les citoyens font face sont injustes : la fiscalité, l’inflation sur la classe moyenne ; le logement qui reste instable quand nous devons payer toute une vie pour une maison…” “L’idée du Collectif citoyen est de réfléchir ensemble à travers nos expériences en tant que citoyen, c’est une forme de démocratie participative.”
Poursuivant notre tour, nous rencontrons le stand du COLLECTIF SANS PAPIER (https://sanspapiers.be ) et gentiment, Henriette accepte de répondre à quelques questions. Quand nous lui demandons “Que représente le travail pour vous ? Quelle place a le travail dans votre vie ?” elle nous répond que “Le travail est important et indispensable ; malheureusement nous n’y avons pas pleinement accès” nous continuons en lui demandant si elle voit des propositions intéressantes dans des programmes politiques ? Elle nous répond “Non, ma position de sans-papier et nos revendications de 2019 sont les mêmes, avec 2/3 choses en plus. Les partis alliés ne font pas grand-chose, ils devraient faire preuve de courage politique.”
Ensuite, nous lui demandons quelle serait une mesure géniale qu’elle voudrait voir mise en place par les politiques, et elle nous répond avec bon-sens : “la régularisation des sans papier, tout simplement.”
Nous poursuivons notre parcours et arrivons devant le stand d’HABITER BRUXELLES asbl, service social de la FGTB Bruxelles (https://fgtbbruxelles.be/habiterbruxelles/ ).
Un jeune homme nommé Sofian accepte de répondre à nos questions et lorsque nous lui demandons “Que représente pour vous le travail ?” il nous répond : “Se sentir utile. Le travail doit avoir du sens, apporter de la contribution à la planète. On parle de plus en plus de « bullshit job » ! chaque travail doit avoir du sens”. A la question “Quels thèmes et besoins voulez-vous voir dans les programmes politiques concernant le travail ?” Sofian répond “Tout ce qui est lié aux aides supplémentaires qu’on pourrait mettre en place ; la situation d’extrême précarité qui existe aujourd’hui n’est pas viable; les personnes devraient pouvoir gagner leur vie par leur travail.”
Ensuite nous lui demandons “Quelles évolutions positives avez-vous constaté dans le monde du travail ?” Sofian répond “La question du bien-être au travail et l’impact des syndicats en Belgique” . A la question : « Quelle mesure voudriez-vous voir appliquer en prirorité ? » il voudrait “Une meilleure accessibilité pour les personnes au logement, car c’est la porte d’entrée pour le reste.”
Enfin, nous interviewons Gérard Mugemangango, qui sera candidat au PTB pour les prochaines élections. Pour Gérard, le travail “Représente la seule manière de vivre en ce moment, avec l’importance du lien social ; mais, aujourd’hui, on travaille trop pour rendre d’autres personnes plus riches. Cela doit changer ». Il nous précise : Le programme politique du PTB revendique la répartition des richesses pour combattre les injustices et la priorité sur le service public et l’environnement.” L’évolution positive qu’il constate dans la politique est “Une plus grande résistance face une évolution négative et vers la droite de la société. Une force de résistance de gauche est très présente et se renforce, illustrée par exemple par les gilets jaunes ou les syndicats” .
Une mesure qui, selon Gérard, devrait faire partie de la politique d’aujourd’hui pour un monde non-violent serait “Interdire de vendre des armes dans les pays en guerre ! Mais, force est de constater que les intérêts sont plus forts.”
Nous terminons notre journée avec plus d’espoir pour l’avenir, pour la communauté et pour l’unité dans la lutte. Échanger sur les sujets qui nous touchent, qui touchent les autres, nous donne un sentiment de connexion et de solidarité. Nous sommes conscientes qu’autour de nous, de nombreux mouvements se battent chaque jour pour un monde plus juste et uni. Nous réalisons également que de nombreuses batailles persistent, mais cela n’entame pas la détermination des personnes, bien au contraire. Le 1er mai reste une journée importante, ancrée dans nos mémoires.
Images et textes : Tatiana De Barelli et Angelica Mengozzi