Le discours politique en Allemagne est de plus en plus menacé, et des événements récents soulèvent à nouveau des questions concernant la liberté d’opinion et d’expression. L’interdiction d’activité imposée à Yanis Varoufakis, ancien ministre grec des Finances, cofondateur de DiEM25 et président du parti grec MERA25, ainsi que l’interruption abrupte d’un congrès sur la Palestine qui devait avoir lieu le 12 avril à Berlin sont particulièrement explosives (Pressenza en parle ici).
L’interdiction d’activité et d’entrée sur le territoire à Varoufakis n’a pas encore été confirmée (le 14.04) par les autorités.
La procédure semble extrêmement arbitraire. Aucune raison valable n’a été avancée pour justifier l’interruption de la conférence ou l’interdiction d’activité qui a été imposée. Selon la police, aucune déclaration illégale n’a été faite pendant l’événement. (Le discours de Varoufakis peut être lu ici ).
Ces interdictions sont symptomatiques d’une crise profonde de la liberté d’opinion et d’expression en Allemagne. Dans un pays qui s’engage à respecter les valeurs démocratiques et qui n’hésite pas à critiquer les autres pays pour leurs lacunes, de telles mesures sont répressives et antidémocratiques. Elles envoient un signal clair : les vérités qui dérangent et les discours critiques, en particulier dans le contexte de conflits internationaux, ne sont plus les bienvenus dans ce pays. Le mouvement pour la paix l’a lui aussi clairement ressenti ces dernières années, sa marge de manœuvre étant de plus en plus restreinte.
Les organisateurs et les personnes concernées ont clairement fait savoir qu’ils ne se laisseraient pas museler. La lutte contre de telles formes de censure et de répression n’est pas seulement une lutte pour les droits des personnes directement concernées, mais pour tous ceux qui croient aux valeurs de liberté, de solidarité et de paix.
Traduction, Evelyn Tischer