Ce 10 avril, le Parlement européen a voté pour le nouveau Pacte sur la migration et l’asile. Cela aura des conséquences catastrophiques sur les vies des personnes migrantes, institutionnalisant les pratiques brutales, répressives et qui nient les droits des réfugiés.
Une manifestation menée par Seebrücke en collaboration avec d’autres organisations actives dans la défense des personnes migrantes et collectifs antifascistes a débuté à 15h ce jour place du Luxembourg devant le Parlement Européen.
Les plus de 200 associations ont formulé le discours suivant :
La résistance s’organise contre les lois inhumaines sur la migration. Ce 10 avril 2024, nous sommes nombreux à répondre à l’Appel à manifester face au Parlement Européen à Bruxelles.
Résistons collectivement contre les politiques européennes sur la migration et l’asile !
Ce 10 avril, le Parlement européen a voté pour le nouveau Pacte sur la migration et l’asile. Cela aura des conséquences catastrophiques sur les vies des personnes migrantes, institutionnalisant les pratiques brutales, répressives et qui nient les droits des réfugiés.
Une manifestation menée par Seebrücke en collaboration avec d’autres organisations actives dans la défense des personnes migrantes et collectifs antifascistes a débuté à 15h ce jour place du Luxembourg devant le Parlement Européen.
Les plus de 200 associations ont formulé le discours suivant :
« Nous ne resterons pas silencieux/ses. Nous ne nous joindrons pas aux célébrations du démantèlement systématique des droits humains en Europe. Nous serons là ensemble avec les communautés touchées, les organisations de la société civile, des collectifs et des groupes défendant les droits humains au niveau international pour confronter les dirigeant·e·s de l’Union européenne et les politicien·ne·s soutenant cet accord honteux incompatible avec les droits humains.
Nous restons convaincu·e·s que chaque être humain a droit à une vie digne, peu importe sa race, sa couleur, son genre, son orientation sexuelle ou religieuse, sa nationalité, son opinion politique, et restons en solidarité avec ceux et celles touché·e·s par ces politiques injustes et cruelles.
Au-delà des frontières, nous restons uni·e·s avec les personnes en migration et demandeurs/ses d’asile. Nous continuerons de nous battre pour la justice et la dignité. Notre humanité dépasse les limites géographiques. Nous continuerons de résister et de nous battre pour un futur où la justice et la solidarité prévaudront. »
À 17 heures, lors du vote, une action de protestation menée par le groupe « European Left » a eu lieu dans l’enceinte du Parlement.
Pourquoi se mobiliser ?
Le nouveau pacte sur la migration et l’asile crée un système mettant en danger le droit d’asile dans l’Union européenne. Cela engendrera une prolifération de violation des droits des personnes en Europe, du seul fait de leur statut de migrant. Mises ensemble, ces nouvelles législations créeront un nouveau système pour “gérer la migration” dans l’UE, avec comme éléments principaux :
La détention de fait aux frontières sans aucune exception pour les familles avec les enfants, quel que soit leur âge, des procédures accélérées avec des standards plus bas pour l’examen des demandes d’asile à la place d’un examen complet et juste des demandes, et des expulsions avec moins de protection ;
Beaucoup plus de demandeurs-ses d’asile se retrouveront dans des procédures à la frontière, avec l’introduction d’une fiction juridique de « non-entrée » sur le territoire, ils-elles seront considérée-s comme n’étant pas sur le territoire de l’UE, ce qui permet des standards inférieurs et augmente le risque de violations de droits humains et de refoulement (push-backs) aux frontières. Même les mineurs non accompagnés pourront être détenus dans ces procédures aux frontières s’ils/elles sont considéré·e·s comme un « danger pour la sécurité nationale ou l’ordre publique ». De plus, l’expérience montre qu’enfermer des personnes en nombre dans des zones frontières durant des périodes prolongées aboutit à une surpopulation et des conditions inhumaines, comme cela se passe dans les îles grecques ;
A travers l’élargissement du concept de « pays tiers sûr », les personnes demandant l’asile verront leur demande déclarée « non-recevable et seront de plus en plus déportées vers des pays hors Union européenne sur la base d’un lien large avec ces pays, augmentant le risque de refoulement. Conclu en 2016, l’accord UE-Turquie est un exemple de cette pratique, externalisant les demandes d’asile aux pays tiers.
Cependant, malgré l’approbation du Parlement aujourd’hui, au cours des deux prochaines années, la société civile dispose d’une fenêtre d’opportunité [] pour empêcher la mise en œuvre de la plupart de ce pacte dans nos pays.
Nous restons vigilants et attentifs ! Il s’agit aussi d’une opportunité fantastique de construire une résistance européenne contre la déshumanisation de l’Europe et de commencer à rêver d’une véritable humanisation de l’Europe.
Photos : Tatiana DB & Laura V.
Quelques-unes des associations mobilisées : Seebrücke, Sea-Watch, European Network Against Racism (ENAR), Abolish Frontex, Agir pour la Paix, EuroMed Rights, Danish Refugee Council (DRC), Stop GEAS, Interventionistische Linke (IL), Project Elpida, CNCD-11.11.11… Flemish Refugee Action (Vluchtelingenwerk Vlaanderen), Emergencia Frontera Sur Motril, From Sea to the City, Solidary Wheels, Coordinadora Obrim Fronteres, PRO ASYL, Irídia – Centre per la Defensa dels Drets Humans, València és Refugi, País Valencià pels Drets Humans, NO ONE IS ILLEGAL, Red SOS Refugiados Europa, Be Aware And Share (BAAS), Network for Children’s Rights (Greece), Migration-control.info, MEDITERRANEA Saving Humans, Plataforma de personas refugiadas de Cáceres, Asociación Sonrisas en Acción, I Have Rights, PAR Almansa, CIRE, Plateforme citoyenne – Belfugees – Burgerplatform, La Voix des Sans Papiers Bruxelles, Pax Christi, MOC, MRAX, Migreurop, Bruxelles Laïque.