En 1947, alors que débutait la Guerre froide, les savants atomistes de l’Université de Chicago ont créé l’Horloge de l’Apocalypse (Doomsday Clock), horloge fictive sur laquelle « minuit » symbolise la fin du monde – celle que les armes nucléaires pourraient provoquer. Ils placèrent alors la grande aiguille à minuit moins sept. Sa position a fluctué ensuite avec les relations internationales, entre 2 minutes (1953) et 17 minutes (1991, fin de la Guerre froide).
Depuis janvier 2020, les scientifiques (dont 14 prix Nobel) estimaient que nous n’étions plus qu’à 100 secondes de l’Apocalypse, en raison de « l’incapacité des dirigeants mondiaux à faire face aux menaces imminentes d’une guerre nucléaire et du changement climatique ».
Le 24 janvier 2023, les responsables du Bulletin des savants atomistes ont mis l’Horloge à l’heure – celle de la guerre en Ukraine. Selon eux, nous n’étions plus qu’à 90 secondes de la fin du monde.
Ce 23 janvier 2024, après s’être posé la question de savoir si l’humanité s’était éloignée de l’échéance fatale depuis l’an dernier et par rapport aux 75 ans écoulés, ils ont conclu que non : nous sommes toujours à 90 secondes de l’Apocalypse.
En d’autres termes, nous sommes toujours au bord du gouffre. Les dirigeants des Etats dotés d’armes nucléaires, en particulier de la France, vont-ils enfin réaliser que seul un désarmement nucléaire multilatéral, progressif et contrôlé -donc négocié- nous permettra de nous en éloigner et ainsi d’éviter une catastrophe, autrement irrémédiable ?
Il est urgent que les peuples prennent leur destin en mains. Urgent que les parlementaires s’emparent de cette question. Alors que sept Français sur dix veulent l’élimination complète des armes nucléaires, nous appelons le Parlement à donner la parole au peuple qu’il représente, et les citoyens à exiger qu’on la leur donne. Notre survie dépend en partie de chacun de nous.
Communiqué commun ACDN-IDN