Les travaux, qui prévoient l’abattage d’arbres et le remblaiement de milieux humides, ont commencé hier matin sur le site de Northvolt sans que Québec n’ait tenu une véritable évaluation environnementale. Northvolt AB est un développeur et fabricant suédois de batteries, spécialisé dans la technologie lithium-ion pour les véhicules électriques.
La première usine de Northvolt, construite à Skellefteå en Suède, a produit ses premières batteries en décembre 2021 et commencé ses livraisons en mai 2022. Northvolt construit une deuxième usine à Salzgitter, en Allemagne, avec Volkswagen, et avec Hydro une usine de recyclage de batteries à Skellefteå, entrée en service en mai 2022. Une troisième usine est en construction avec Volvo à Göteborg.(Source wikipedia).
Le gouvernement du Québec a annoncé une aide à même les fonds publiques de 3 milliards de dollars à l’entreprise au cours de l’automne dernier. Northvolt Six doit voir le jour au Québec d’ici 2028.
Par ailleurs, plusieurs groupes environnementaux et groupes citoyens ont demandé la tenue d’une évaluation environnementale indépendante depuis l’annonce de l’implantation de l’usine de Northvolt à McMasterville et Saint-Basile-le-Grand en octobre 2023.
Une évaluation environnementale indépendante et des audiences publiques sont essentielles pour protéger les citoyens et l’environnement. Elles sont également nécessaires pour protéger de lui-même un gouvernement devenu juge et partie. Pour ce faire, il a à sa disposition le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), que ce soit par une évaluation de ce projet particulier ou par une évaluation environnementale stratégique de l’ensemble de la filière batterie.
Sans évaluation environnementale indépendante, le gouvernement deviendra prisonnier des concessions successives qu’il a faites jusqu’à maintenant et qui sait jusqu’où il devra aller face aux nombreux autres obstacles qui se dresseront assurément à l’avenir, tels que le pompage d’eau dans l’habitat du chevalier cuivré ou le dérangement du petit blongios durant la période de nidification.
Les critiques légitimes à l’égard de ce projet proviennent notamment d’un grand manque de transparence de la part des parties impliquées, et ce, depuis les premiers balbutiements. Les groupes environnementaux et citoyens et les médias se voient privés de documents ou en reçoivent de lourdement caviardés et ils obtiennent, au mieux, des informations incomplètes. La perception que le règlement relatif à l’évaluation environnementale des projets a été changé spécifiquement pour Northvolt nuit également grandement à l’acceptabilité sociale du projet. Ceci est renforcé par la tendance du gouvernement actuel à modifier les règles entourant les évaluations environnementales pour accélérer certains projets, ce qui mine la confiance du public.
Une évaluation environnementale indépendante est le meilleur moyen de s’assurer de la protection de l’environnement et de la pertinence des projets, et advenant qu’ils soient autorisés, de réaliser des projets qui respectent les normes et d’identifier s’il existe des solutions réalistes pour minimiser leurs impacts sur l’environnement. S’obstiner à vouloir faire l’économie d’une évaluation environnementale indépendante pourrait s’avérer ici un pari coûteux.
Groupes signataires
- Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE)
- Eau Secours
- ENvironnement JEUnesse
- Équiterre
- Fondation Rivières
- Fondation David Suzuki
- Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED)
- Greenpeace Canada
- Nature Québec
- Projet de la réalité climatique Canada
- Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ)
- Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)
- SNAP Québec