Les députés australiens demandent au gouvernement britannique d’empêcher l’extradition d’Assange vers les États-Unis

Les députés australiens ont lancé un dernier appel au gouvernement britannique pour qu’il suspende l’extradition de Julian Assange vers les États-Unis, alors que les craintes que le rédacteur australien de WikiLeaks ne survive pas à son extradition vers les États-Unis s’intensifient.

Les 20 et 21 février, deux juges de la Haute Cour britannique décideront s’il convient d’annuler la précédente décision d’extradition, à la lumière des récents jugements qui ont mis un terme au projet du Premier ministre britannique d’envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda. Si le dernier appel de Julian échoue le mois prochain, il risque une peine de 175 ans de prison pour avoir publié des informations classifiées qui ont révélé les crimes de guerre commis par les États-Unis pendant les guerres d’Afghanistan et d’Irak.

L’avocate britannique de Julian, Jennifer Robinson, a déclaré qu’elle craignait qu’il « ne survive pas s’il était extradé vers les États-Unis ».

Le groupe parlementaire se joint à des experts juridiques, médicaux et humanitaires du monde entier qui craignent pour la sécurité de Julian si son dernier appel au Royaume-Uni échoue le mois prochain.

La lettre parlementaire adressée au ministre de l’intérieur britannique, James Cleverly, est signée par les organisateurs du groupe parlementaire australien Bring Julian Assange Home Group (“Ramenez Julian Assange à la maison”) ; Andrew Wilkie MP (indépendant), Bridget Archer MP (libéral), Josh Wilson MP (travailliste) et le sénateur David Shoebridge (Verts).

Nous savons que vous serez au courant de la décision de la Cour suprême du Royaume-Uni concernant votre bureau, connue sous le nom de AAA v Secretary of State for the Home Department [2023] UKSC 42 (ci-après « AAA »). Cette décision a établi que les tribunaux britanniques ne peuvent pas se contenter de s’appuyer sur les assurances données par des gouvernements étrangers en tant que tiers, mais qu’ils sont tenus de procéder à des évaluations indépendantes du risque de persécution des personnes avant d’émettre une injonction de les expulser du Royaume-Uni.

Gabriel Shipton, le frère de Julian, a déclaré : « Il s’agit littéralement d’un scénario de vie ou de mort pour Julian. S’il perd devant les tribunaux britanniques le mois prochain, il pourrait être extradé vers les États-Unis dans les 24 heures. Un expert et un magistrat britannique ont tous deux conclu que cela conduirait finalement à sa mort ».

Le Premier ministre d’Australie, Anthony Albanese, a exprimé à plusieurs reprises son désir de voir l’affaire se terminer. Toutefois, ses efforts de « diplomatie discrète » avec le président américain Joe Biden et le plaidoyer collectif d’une délégation australienne à Washington n’ont pas permis jusqu’à présent d’obtenir la libération de Julian.

« Les relations avec les États-Unis ressemblent de plus en plus à une voie à sens unique. Le gouvernement australien vient de s’engager dans les attaques au Yémen, mais ne semble pas avoir la force de défendre les droits de ses propres citoyens. Il a maintenant l’occasion de prouver que cette perception est fausse », a déclaré Gabriel.

Greg Barns SC (NdT: SC est un titre donné à certains avocats expérimentés), conseiller de la campagne australienne contre Assange, a déclaré que « le Royaume-Uni a un rôle clé à jouer pour éviter que Julian n’ait à subir la procédure judiciaire américaine ».

« Il peut travailler avec ses deux principaux alliés, les États-Unis et l’Australie, pour permettre immédiatement à Julian de quitter Belmarsh. Le Royaume-Uni ne peut pas compter sur les assurances des États-Unis concernant le traitement de Julian », a déclaré Greg.

À ce jour, Julian Assange est détenu arbitrairement depuis 13 ans et 25 jours, dans des conditions de plus en plus difficiles qui ont été décrites comme un « meurtre au ralenti ». Julian a passé 6 ans, 9 mois et 25 jours dans un minuscule appartement à l’intérieur de l’ambassade de l’Équateur à Londres, où il avait demandé l’asile. Le 11 avril 2019, Julian a été expulsé de force de l’ambassade par la police londonienne et se trouve depuis 4 ans, 9 mois et 4 jours dans une cellule isolée de 3 mètres sur 2 dans la prison de haute sécurité HM Belmarsh.

Disponible pour d’autres commentaires aux médias : Gabriel Shipton, frère de Julian Assange – Greg Barns SC, conseiller de la campagne australienne pour Assange

Contact pour la presse : Jodie Harrison +61 425 754 370 media@assangecampaign.org.au

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Traduction d’Evelyn Tischer