La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCEE) affirme sa solidarité à l’endroit du peuple palestinien dans sa lutte qu’il continue de livrer contre le colonialisme, l’apartheid, l’occupation et le génocide.
Déclaration de la Fédération:
Depuis 75 ans, les Palestiniennes et Palestiniens sont victimes de violences systémiques extrêmes en raison de l’occupation sioniste continue par un processus de colonialisme-colonialisme et de nettoyage ethnique.
Depuis le 7 octobre, plus d’un million de Palestiniennes et Palestiniens ont été déplacés et plus de 4 000 ont été tués, dont plus de 1 600 enfants, dans les attaques perpétrées contre Gaza par l’État d’Israël. Dans la foulée de ces attaques ciblées, de nombreuses infrastructures civiles, dont des hôpitaux et des lieux de culte, ont été détruites intentionnellement.
Les Palestiniennes et Palestiniens de Gaza vivent depuis beaucoup trop longtemps dans la plus grande prison à ciel ouvert de la planète. Ils vivent sous un blocus terrestre, aérien et maritime qui s’aggrave une fois de plus depuis le 7 octobre, car de plus en plus de gens sont déplacés vers dans une toute petite région sans accès à de l’eau, à de la nourriture, ou à des soins médicaux alors qu’un génocide suit son cours.
Dans la nuit du 26 octobre, Israël poursuit ses attaques aériennes contre Gaza, quelques-unes des attaques les plus lourdes depuis le 7 octobre. Ces attaques ne font que perpétuer la violence et le génocide infligés au peuple palestinien.
Historiquement, le mouvement étudiant a joué un rôle essentiel dans le démantèlement de moyens oppressifs et la recherche de changement dans le monde entier, et la Palestine ne fait pas exception : d’un océan à l’autre, les étudiantes et étudiants continuent d’appeler pour un arrêt immédiat du bombardement de Gaza, une fin immédiate au siège et une libération de la Palestine. Nous revendiquons le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à la résistance et nous demeurons enracinés dans la compréhension que tout peuple colonisé a le droit de résister aux processus du colonialisme qu’il vit, que ce soit sur l’île de la Tortue ou en Palestine.
Nous constatons la poursuite du développement d’un narratif qui vise à minimiser la réalité des Palestiniennes et Palestiniens, à protéger les crimes de guerre d’Israël et à peindre les partisans de la justice comme les méchants. Ce narratif n’a rien de nouveau. Les entreprises, les établissements et les gouvernements qui continuent à ce jour d’exercer le colonialisme et d’en tirer des bénéfices au « Canada » continuent de l’ériger et de le maintenir activement en raison de leur complicité et de leur investissement dans la destruction coloniale et la dépossession du peuple palestinien par Israël. Nous le voyons dans les reportages des médias grand public présentés sur la situation. Quant aux choix linguistiques intentionnels utilisés pour qualifier l’apartheid brutal et l’occupation de simple conflit, on ne cherche qu’à banaliser les atrocités commises contre les Palestiniennes et Palestiniens depuis maintenant 75 ans. Il est pourtant clair qu’un génocide n’est pas un conflit. Ça n’a jamais été le cas.
Au cours des dernières semaines, il y a eu de nombreuses attaques contre des syndicats étudiants qui demandent justice et qui expriment leur solidarité à l’endroit de la Palestine. Ce sont des attaques visant à miner l’autonomie syndicale ainsi que la sécurité des étudiantes et étudiants. Dans la foulée du resserrement considérable de la sécurité sur les campus et de l’intensification de la présence policière sur les campus, particulièrement par le ciblage et la surveillance d’étudiantes et d’étudiants, de clubs et de groupes démontrant leur solidarité à l’endroit de la Palestine, ainsi que des diverses menaces contre les syndicats étudiants et à leur autonomie dans l’espoir d’étouffer des voix opprimées, les établissements d’enseignement postsecondaire censurent de manière flagrante les étudiantes et étudiants qui mettent au défi le discours colonial.
Toutefois, ces attaques n’ont pas eu lieu sans l’appui et l’aval de tous les ordres de gouvernement. La semaine dernière, la ministre des Collèges et Universités de l’Ontario, Jill Dunlop, a fait lecture des noms des membres d’exécutifs de plusieurs syndicats étudiants à l’Assemblée législative de l’Ontario, et ce, à la suite d’une réunion que la ministre avait tenue avec un certain nombre d’administratrices et d’administrateurs universitaires. Ces actions ont mis en péril intentionnellement et de manière malveillante la sécurité des syndicats étudiants et de leurs leaders ayant appelé à la justice pour la vie de Palestiniennes et Palestiniens.
La Fédération condamne sans réserve les actions de la ministre des Collèges et Universités de l’Ontario – qui nuisent directement à l’autonomie des syndicats étudiants en matière de liberté d’expression pour demander la libération de la Palestine –, ses fausses représentations intentionnelles concernant les syndicats étudiants et leur solidarité ainsi que les comportements téméraires et nuisibles qu’elle a affichés dans l’enceinte de l’Assemblée législative.
La censure et les représailles que vivent les étudiantes et étudiants pour avoir démontré leur appui et leur solidarité à l’endroit du peuple palestinien constituent un dangereux et odieux précédent créé par le gouvernement de l’Ontario et les établissements d’enseignement postsecondaire.
Cette prise de position par le gouvernement de l’Ontario met en péril la sécurité de non seulement les étudiantes et étudiants partisans de la Palestine, mais aussi directement des étudiantes, étudiants palestiniens, car le gouvernement soutient ouvertement l’oppresseur et s’oppose aux personnes opprimées. Il n’y a pas de place pour que des gouvernements interfèrent ou encouragent l’interférence par l’entremise d’administrations universitaires dans des décisions, des processus et l’autonomie démocratiques des syndicats étudiants – et cette interférence doit cesser immédiatement.
Il n’est pas temps de rester silencieux ou passif quant au génocide qui est en cours. À maintes et maintes reprises jusqu’au présent jour, des médias occidentaux, des gouvernements, des établissements d’enseignement postsecondaire et des programmes éducatifs perpétuent le narratif colonial qui défend et célèbre le génocide, le nettoyage ethnique et la violence perpétrée par les colonisateurs. Nous avons un devoir moral collectif, en tant que société, de remettre en question l’histoire qui est présentée ainsi que de résister et de démanteler l’oppression à laquelle font face tous les peuples autochtones, de l’île de la Tortue à la Palestine.
Nous, à la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, réaffirmons notre engagement à l’endroit de la lutte du peuple palestinien. Nous réitérons l’appel que nous avons lancé aux établissements d’enseignement postsecondaire et à tous les ordres de gouvernement de mettre fin à leur complicité dans l’apartheid et le génocide en se désengageant des fabricants d’armes et en amplifiant leur soutien public de tels appels à l’action.
L’appel à la libération du peuple palestinien ne s’arrêtera pas tant que toutes les Palestiniennes et tous les Palestiniens n’auront pas été libérés.
La Fédération canadienne des étudiantes et étudiants représente plus de 530 000 étudiantes et étudiants, ce qui en fait la plus importante et la plus ancienne organisation étudiante au pays représentant des étudiantes et étudiants canadiens et internationaux des collèges et de tous les cycles universitaires, y compris des étudiantes et étudiants à temps plein et à temps partiel.