Quelle n’est pas ma surprise ce matin en lisant la traduction en français de l’article de Javier Tolcachier :
Coupe du monde de football féminin 2023 : un nouvel élan vers l’émancipation irréversible des femmes
Je crois rêver ! Il me semble que l’auteur mélange un peu tout, pas étonnant dirais-je, c’est un homme ! Mais reconnaissons-lui le mérite d’avoir voulu mettre les femmes à l’honneur, bien qu’à mon avis, ce soit une dérapage sur les pentes glissantes du monde sportif, on ne peut plus patriarcal et capitaliste, les deux allant de pair.
Que les femmes aiment autant à se défouler en tapant dans le ballon que les hommes, pourquoi pas, c’est leur bon droit !
Qu’elles revendiquent une meilleure reconnaissance et des salaires aussi élevés que leurs confrères masculins, cela va de soi ; c’est une honte qu’il n’en soit pas encore ainsi, même si les montants sont en augmentation.
Que les femmes des Pays du Sud veuillent s’élever et arriver à susciter par leur présence davantage d’attention de la part de l’hémisphère nord, terriblement centré sur son nombril, est tout à fait légitime et se comprend parfaitement.
Mais que la FIFA, ce monstre nageant sans vergogne dans une corruption démesurée, en devienne pour autant l’apanage de l’émancipation féminine, alors là, pardon, mais c’est NON ! La FIFA est, depuis sa création, entre des mains masculines, ne l’oublions pas ! Que le grand nettoyage dont elle aurait bien eu besoin après l’épisode navrant et scandaleux du Qatar n’ait pas eu lieu, montre à quel point ses rouages sont excessivement bien huilés et résilients. Le sport, à l’heure actuelle, est le veau d’or autour duquel s’affairent… les hommes d’affaires. Le sport, c’est du big business, une grosse entreprise qui rapporte gros et qui tourne bien, grâce aussi au public qui l’entretient, achetant des billets à prix d’or, et à qui on revend des objets de mauvaise qualité (made in China ?!) grâce au merchandising pour gonfler les profits. Ne nous leurrons pas, ce n’est pas le fairplay qui compte, c’est le fric. En entrant dans l’engrenage de ce système machiste et tout ce qu’il y a de patriarcal, je me demande bien les avantages que pourront en tirer les femmes sans en devenir les victimes ? Combien seront-elles à faire l’objet de harcèlements sexuels, de campagne de dénigrement, de chantage ? Comment pourront-elles ne pas être exposées à l’exploitation pour des fins publicitaires ? Vont-elles redorer le blason de leurs pays respectifs et améliorer la situation rien qu’en faisant les gros titres ? Les footballeuses donnant leur avis pour un oui, pour un non, ça changera quoi au système sportif dévoyé ? Quant au déballage inutile de l’orientation sexuelle des stars masculines du foot, franchement, est-ce que cela empêche les violences homophobes, en augmentation ? Je suis plus que sceptique.
Je suppose que la FIFA a tout bonnement flairé un nouveau filon et qu’elle surfe sur la vague de l’air du temps et que c’est la raison pour laquelle les footballeuses deviennent soudain une source de revenus des plus précieuses. Sans démanteler ses structures plus que louches, organisées depuis belle lurette à l’échelon international avec la bénédiction de différents gouvernements qui y voient une possibilité de se faire mousser, comment peut-on seulement envisager d’en faire un outil d’émancipation pour les femmes ?! Séparons d’abord le bon grain de l’ivraie.