La Cluster Munition Coalition (Coalition contre les armes à sous-munitions, CMC) est consternée par le projet des États-Unis d’envoyer des armes à sous-munitions interdites à l’Ukraine, comme le rapporte le 7 juillet le New York Times. Le transfert de ces armes, interdites par la convention de 2008 sur les armes à sous-munitions, fait suite à des demandes répétées de responsables ukrainiens qui souhaitaient obtenir des armes à sous-munitions pour contrer l’invasion russe.

Depuis le début de son invasion de l’Ukraine en février 2022, la Russie a largement utilisé des armes à sous-munitions, causant des dommages aux civils, endommageant les infrastructures civiles et contaminant les terres agricoles. Selon les Nations unies, Human Rights Watch (Surveillance des Droits humains) et d’autres rapports, les forces ukrainiennes ont utilisé des armes à sous-munitions à plusieurs reprises au cours de la guerre. La Russie, l’Ukraine et les États-Unis n’ont pas adhéré à la convention sur les armes à sous-munitions.

« La décision de l’administration Biden de transférer des armes à sous-munitions contribuera aux terribles pertes subies par les civils ukrainiens dans l’immédiat et pour les années à venir. L’utilisation d’armes à sous-munitions par la Russie et l’Ukraine s’ajoute à la contamination déjà massive de l’Ukraine par les restes d’explosifs et les mines terrestres », a déclaré Paul Hannon, vice-président du conseil de gouvernance de la Campagne internationale pour l’interdiction des mines et de la Coalition contre les armes à sous-munitions.

Cette mesure exceptionnelle a été autorisée par une dérogation présidentielle permettant aux États-Unis de transférer des armes à sous-munitions dont le taux de munitions non explosées est supérieur à 1 %.

Les États parties à la Convention sur les armes à sous-munitions devraient s’opposer à tout transfert et à toute utilisation de ces armes et exhorter la Russie et l’Ukraine à ne pas utiliser d’armes à sous-munitions en raison des dommages prévisibles causés aux civils.

Les armes à sous-munitions sont lancées par l’artillerie, les roquettes, les missiles et les avions. Elles s’ouvrent en plein vol et dispersent des dizaines ou des centaines de sous-munitions sur une vaste zone. Les armes à sous-munitions ne tuent pas seulement au moment de l’impact, elles laissent également des munitions mortelles non explosées qui menacent des vies pendant des années.

La CMC demande l’arrêt immédiat des transferts de cette arme internationalement interdite et exhorte les États-Unis, ainsi que la Russie et l’Ukraine, à adhérer dès que possible à la convention sur les armes à sous-munitions afin de garantir la protection des civils et le respect du droit humanitaire international.

La Campagne internationale pour l’interdiction des mines et la Coalition contre les armes à sous-munitions (ICBL-CMC) est un réseau mondial d’organisations de la société civile qui œuvre pour un monde sans mines antipersonnel, sans armes à sous-munitions et sans autres objets explosifs issus de la guerre, un monde où toutes les vies sont épargnées. Un monde où les terres contaminées sont dépolluées et rendues aux populations locales pour une utilisation productive et où les besoins des survivants, de leurs familles et des communautés affectées sont satisfaits et leurs droits humains garantis.

 

Traduit de l’anglais par Evelyn Tischer

L’article original est accessible ici