Par Pierre Jasmin, secrétaire général des Artistes pour la Paix

On trouve sur la scène cet éléphant transporté de Norvège afin de dénoncer l’éléphant dans la pièce des discours onusiens contre les changements climatiques où on ignore l’immense apport des guerres et des 800 bases militaires entretenues à travers le monde par navires et avions américains.

On trouve aussi avec deux autres le logo de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté.
The International Women’s League for Peace and Freedom (WILPF) organisme créé en avril 1915 à La Haye aux Pays-Bas par 1136 femmes de diverses cultures et langues, unies pour dire NON à la guerre.

 

Tamara Lorincz (Pugwash Canada) représentait la VOIX DES FEMMES, organisme canadien célèbre au Québec par sa co-fondatrice en 1960, Simonne Monet-Chartrand, ARTISTE POUR LA PAIX 1991, qui avait scandalisé l’église catholique dont elle était très proche en laissant ses six enfants à son mari syndicaliste Michel, en pleine guerre froide, pour participer à un congrès controversé à Moscou. Tamara nous invite à endosser la Déclaration Finale du Sommet, malgré la décision malheureuse de ne pas blâmer l’OTAN (alors que Noam Chomsky avait envoyé une vidéo démontrant le harcèlement de la Russie par l’OTAN) afin de rallier un maximum d’organismes internationaux alors que de toute façon les médias l’ont immédiatement censurée, même modérée, afin d’empêcher sa circulation jugée néfaste aux politiques guerrières des deux côtés.

La Canadienne Tamara Lorencz à gauche, Ann Wright au centre et Krista Bluesmith à droite

La voici, dans ma traduction, respectant son désir de rallier tous ceux et celles solidaires avec le peuple ukrainien assiégé et soumis à des bombardements depuis plus de 16 mois :

La paix par des moyens pacifiques. Cessez-le-feu et négociez maintenant !

Nous, les organisateurs du Sommet international pour la paix en Ukraine, appelons les dirigeants de tous les pays à agir en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et de négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

Nous sommes une large coalition politiquement diversifiée représentant la société civile des mouvements pour la paix, y compris les croyants de nombreux pays. Nous sommes fermement unis dans notre conviction que la guerre est un crime contre l’humanité et qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise actuelle.

Nous sommes profondément alarmés et attristés par la guerre. Des centaines de milliers de personnes ont été tuées et blessées, et des millions déplacées et traumatisées. Des villes et des villages de toute l’Ukraine, ainsi que son environnement naturel, ont été détruits.

Des morts et des souffrances bien plus considérables pourraient encore survenir si le conflit dégénère en utilisations d’armes nucléaires, un risque qui est plus élevé aujourd’hui qu’à tout moment depuis la crise des missiles de Cuba.

Nous condamnons l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie. Les institutions créées pour assurer la paix et la sécurité en Europe ont échoué, et l’échec de la diplomatie a conduit à la guerre. La diplomatie est maintenant nécessaire de toute urgence pour mettre fin au conflit armé avant qu’il ne détruise l’Ukraine et ne mette en danger l’humanité.

Le chemin vers la paix doit être fondé sur les principes de la sécurité commune, du respect international des droits de l’homme et de l’autodétermination de toutes les communautés.

Nous soutenons toutes les négociations qui peuvent renforcer la logique de la paix au lieu de l’illogique de la guerre.

Nous affirmons notre soutien à la société civile ukrainienne qui défend ses droits. Nous nous engageons à renforcer le dialogue avec ceux qui, en Russie et en Biélorussie, mettent leur vie en danger pour s’opposer à la guerre et protéger la démocratie.

Nous appelons la société civile de tous les pays à nous rejoindre dans une semaine de mobilisation mondiale (du samedi 30 septembre au dimanche 8 octobre 2023) pour un cessez-le-feu immédiat et des négociations de paix pour mettre fin à cette guerre.

Vienne, le 11 juin 2023

« Nous devons tous faire notre part pour être à la hauteur de la tâche de la paix. » (Albert Einstein).

Clare Daly, Irlandaise et membre du Parlement européen et du groupe parlementaire Die Linke, a dénoncé les sanctions qui ne nuisent pas à la Russie et n’aident pas l’Ukraine. Si dans les premiers mois de 2023 elle s’est opposée au Parlement européen à une résolution tenant la Russie légalement responsable de la guerre, c’était parce qu’elle soutenait les parties du texte qui condamnaient la Russie pour l’invasion et appelaient le gouvernement de Moscou à cesser immédiatement toute action militaire et à se retirer d’Ukraine, mais s’opposait à la fourniture d’armes à l’Ukraine et à l’expansion de l’OTAN dans la région.

L’Américaine Ann Smith a livré un discours réaliste pour contrer l’illusion que des négociations seront rapides : elle a présenté des exemples probants de la difficulté de cesser des guerres, par exemple celle de Corée s’est terminée par un armistice le 27 Juillet 1953, après 575 rencontres sur deux ans entre la Corée du Nord, la Chine, les États-Unis et la Corée du Sud, deux années qui ont vu mourir des millions de Coréens, un demi-million de Chinois, 35 000 américains jouissant d’une supériorité technologique et des milliers de militaires rassemblés par l’ONU.

Cela a pris cinq ans après les premières négociations de 1968 pour en arriver le 27 janvier 1973 aux Accords de Paix de Paris mettant fin à la guerre (officiellement, puisqu’elle se poursuivit jusqu’au 30 avril 1975) et restaurer la paix au Vietnam, signée par la République Démocratique du Vietnam, la République du Vietnam, le Gouvernement Provisoire Révolutionnaire (Viet Cong) et les États-Unis. Ces cinq ans ont vu mourir des millions de Vietnamiens et des dizaines de milliers de soldats américains.

Face à l’horreur de la guerre, la mobilisation pour la paix a rassemblé des organisations internationales pour la paix telles que le Bureau international de la paix; CODEPINK; Assemblée mondiale des luttes et résistances du Forum social mondial; Transformer l’Europe, l’Europe pour la paix; Bourse internationale de réconciliation (IFOR); Coalition pour la paix en Ukraine; Campagne pour la paix, le désarmement et la sécurité commune (CPDCS); en collaboration avec des organisations autrichiennes: AbFaNG (Alliance d’action pour la paix, la neutralité active et la non-violence); Institut de recherche et de coopération interculturelles (IIRC); WILPF Autriche; ATTAC Autriche; International Fellowship of Reconciliation – branche autrichienne, etc.

Parmi les conférenciers figuraient : l’ancienne colonel et diplomate Ann Wright, États-Unis; Mme Anuradha Chenoy, l’ex-doyen de l’université Jawarharlal Nehru, Inde; le Conseiller du Président du Mexique, le Père Alejandro Solalinde; Clare Daly, Irlande; le Vice-Président David Choquehuanca, Bolivie; le Professeur Jeffrey Sachs, États-Unis, dont les AplP avaient publié le discours choquant du 2 juin; l’ancien diplomate de l’ONU Michael von der Schulenburg, Allemagne; ainsi que de courageux militants pour la paix de Russie et même d’Ukraine tel le Dr. Yurii Sheliazhenko qui a parlé de Kyiv.

Des participants des pays du Sud ont discuté aux côtés de représentants de la société civile de toute l’Europe, de l’Amérique du Nord, de la Russie et de l’Ukraine pour rendre compte des conséquences dramatiques de cette guerre pour les peuples de leurs pays ainsi que de la manière dont ils peuvent contribuer à la paix. Consulter https://www.peacevienna.org/.

 

Source : https://www.lautjournal.info/20230616/sommet-international-pour-la-paix-en-ukraine-vienne-10-et-11-juin-2023

 

L’article original est accessible ici