Le dimanche 21 mai 2023 auront lieu les élections primaires nationales grecques. Il n’y a guère de surprises à attendre de ces élections, car les sondages indiquent des résultats similaires à ceux des élections précédentes de 2019, mais il y a peut-être une lueur d’espoir.

Les quatre dernières années

Nouvelle Démocratie, qui est le gouvernement conservateur néolibéral, a dû faire face à de nombreux troubles et scandales au cours de ses quatre dernières années de gouvernement. Le pays a connu un taux de mortalité très élevé pendant la pandémie, avec l’effondrement du système national de santé déjà affaibli. Le scandale des écoutes téléphoniques a révélé que de nombreux journalistes, ministres, le président du PASOK (N.d.T: PASOK est un parti politique social-démocrate en Grèce) et même le chef de la Défense nationale étaient surveillés à l’aide d’un logiciel illégal, Predator.

De nombreux groupes sociaux ont vu leurs droits réduits, comme les artistes. En outre, les brutalités policières ont été flagrantes tout au long des quatre dernières années. L’état du pays est mis en évidence dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, dans lequel la Grèce est classée à la 107e place.

De nombreuses violations des droits humains ont également été enregistrées par des organisations internationales, en particulier à l’égard des demandeurs d’asile, telles que les refoulements dans la mer Égée et les poursuites engagées contre des défenseurs des droits humains.

La Grèce souffre toujours des mesures d’austérité et des mémorandums imposés par l’Union européenne, auxquels s’ajoutent une inflation élevée, une augmentation de 69 % des dépenses militaires au cours de la dernière décennie, une dette nationale énorme et la privatisation croissante des biens et des services publics.

Elections nationales

Les principaux partis en lice, outre le parti au pouvoir, sont SYRIZA : parti de gauche qui formait le précédent gouvernement ; PASOK : parti socialiste ; MeRA25 : parti de gauche qui fait partie de DiEM25 ; et Solution grecque : parti populiste d’extrême droite.

Selon les nouvelles lois électorales, les élections primaires seront basées sur un système proportionnel. Si le pays ne parvient pas à former un gouvernement, il y aura un second tour, sur la base d’un système majoritaire, où le premier parti bénéficiera d’un bonus supplémentaire pour avoir la majorité au Parlement hellénique. Jusqu’à présent, tous les partis ont exclu la possibilité d’un gouvernement de coalition, de sorte que le scénario le plus probable est peut-être celui d’un second tour des élections dans deux mois. Mais nous devons encore attendre et voir.

Marianella Kloka, de Pressenza, candidate parlementaire

Dans ce paysage politique sombre, il y a des gens qui croient encore en la transformation sociale et qui travaillent dans ce sens. C’est le cas de Marianella Kloka*, éditrice de Pressenza Athènes, qui a décidé de se porter candidate pour la première fois avec MeRA25 dans la circonscription électorale de l’Attique occidentale.

Elle espère, comme elle le dit, que les gens ordinaires, qui ne sont pas des politiciens professionnels, auront une voix publique et apporteront des changements partout où ils le peuvent. Dans sa campagne électorale, elle défend la qualité de vie et la conscience collective.

Dans une vidéo, elle plaide pour l’abolition des armes nucléaires, appelant le gouvernement grec à signer et à ratifier le traité sur l’interdiction des armes nucléaires TIAN.

Texte sur la vidéo : Aujourd’hui 9 pays possèdent 13 000 ogives nucléaires

Nous avons demandé à Marianella pourquoi elle avait décidé de se porter candidate à ces élections, et elle nous a répondu :

« Pour les prochaines élections nationales, je suis candidate aux côtés de Yanis Varoufakis et avec le parti politique MeRA25. J’ai accepté l’invitation pour deux raisons :

  1. Le parti a inclus dans son programme : a) le traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires et la nécessité qu’il soit signé et ratifié par le Parlement grec ; b) un revenu de base universel.
  2. MeRA25 fait partie du DiEM25 européen et de l’Internationale progressiste. Je crois que les défis mondiaux appellent des réponses internationales.

La Grèce sort d’une période de gouvernement très conservatrice et nous avons besoin d’une lueur d’espoir. »

Lors des prochaines élections, un pourcentage élevé de personnes n’ont pas encore décidé pour qui elles allaient voter, pour autant qu’elles votent. La frustration engendrée par le gouvernement précédent est l’une des raisons pour lesquelles les gens ont perdu confiance dans le système politique. Peut-être qu’une plus grande activation et une plus grande participation sur la scène politique peuvent être une solution, en soutenant des personnes qui nous représentent vraiment et qui ne nous gouvernent pas, et en exigeant en même temps une démocratie directe.

 

* Marianella Kloka travaille sur les questions sociales et leur impact sur les êtres humains depuis plus de trente ans. Elle a organisé et participé à des missions sanitaires en Afrique et en Asie. Elle travaille dans le domaine du journalisme pour la paix, la non-violence et les droits humains par l’intermédiaire de l’agence de presse internationale Pressenza. Elle travaille à la défense des droits et à la formation des organisations de la société civile. Elle a fait partie du comité d’organisation de la marche de fiertés d’Athènes et a été rédactrice en chef de l’un des premiers et plus influents magazines LGBTQI+.

 

Traduit de l’anglais par Evelyn Tischer