Rome, Italie. Mai 11 2023. Face à l’avancée de l’agenda du Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires (UNFSS), des mouvements sociaux, des peuples autochtones et des organisations de la société civile manifestent leur opposition à la domination des entreprises dans la gouvernance alimentaire mondiale et au concept de multipartenariat. Les efforts de contre-mobilisation menés avec un succès retentissant en 2021 témoignent de cette résistance, qui se poursuivra à l’approche de la conférence « Stocktaking Moment » du Sommet, prévue à Rome du 24 au 26 juillet 2023.
Le Groupe de liaison qui a facilité la contre-mobilisation mondiale pour contester le Sommet en 2021, a publié un nouveau rapport d’analyse qui évalue les processus entourant la prochaine conférence de bilan de l’UNFSS. Le rapport souligne comment le multipartenariat et l’influence des grandes entreprises pourraient s’intensifier en 2023, mettant potentiellement en péril les réalisations du mouvement pour la souveraineté alimentaire, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) réformé et certaines avancées démocratiques au sein de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Le multipartenariat, multistakeholderisme ou « multilatéralisme en réseau », est une proposition de gouvernance qui permet aux grandes entreprises de s’emparer des processus décisionnels à l’échelle mondiale. Cette approche brouille les distinctions entre l’intérêt public et le profit des entreprises, entre les riches et les exclus, et entre les gouvernements et le secteur privé. L’UNFSS et son Hub de coordination font avancer ce programme malgré les critiques généralisées des petits producteurs alimentaires du monde entier et des organisations représentant les personnes les plus touchées par la faim et la malnutrition.
Les questions et messages clés du rapport sont les suivants :
Comment le multipartenariat favorise-t-il la mainmise des entreprises sur la gouvernance alimentaire mondiale ?
– Le pouvoir des entreprises, l’industrialisation et la concentration du marché dans les systèmes alimentaires ont énormément progressé dans les dernières décennies. Cela a alimenté l’opposition des communautés locales, des mouvements sociaux et des peuples autochtones à ces tendances, accords et politiques dangereuses.
– Le multipartenariat facilite la mainmise des grandes entreprises sur le processus décisionnel à l’échelle mondiale. Ceci estompe la frontière entre l’intérêt public et l’intérêt des grandes entreprises.
Comment le suivi de l’UNFSS consolide-t-il le multipartnenariat ?
– Le développement de l’UNFSS se poursuit à travers l’établissement d’une nouvelle structure (le Hub), parallèle au Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA). Tout en mettant l’accent sur le multipartenariat, aux dépens du multilatéralisme et de la responsabilité en matière de droits humains.
– La structure et le mandat du CSA sont uniques et essentiels pour garantir que la gouvernance alimentaire mondiale reste inclusive, cohérente et axée sur la lutte contre les causes profondes de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition.
Une politique globale de portes ouvertes pour le secteur privé : est-ce le rôle de la FAO ?
– Ces dernières années, la FAO a donné la priorité au multipartenariat et à une politique d’ouverture aux entreprises. Cette tendance va probablement se poursuivre, le partenariat entre la FAO et le Forum économique mondial en septembre 2022 en étant un exemple notable.
– De nombreuses plateformes et initiatives de l’UNFSS sont également impliquées dans le Forum mondial de l’alimentation (FMA) de la FAO, qui se tiendra à Rome en octobre 2023.
– L’influence croissante des entreprises au sein de la FAO et son évolution vers un modèle de chaîne de valeur du marché mondial suscitent des inquiétudes, en raison de l’absence d’un cadre de responsabilité solide, de règles de transparence claires en matière d’engagement et de garanties efficaces contre les conflits d’intérêts.
Pour plus d’informations sur le nouveau rapport d’analyse du Groupe de liaison et sur les effort pour contester à la domination des entreprises dans la gouvernance alimentaire mondiale, consultez le site suivant https://wwwfoodsystems4people.org/wp-content/uploads/2023/05/FR_Analysis-report-2023_FS4P.pdf
Contact presse : Marion Girard (marion.girard.cisneros@csm4cfs.org)
Hashtag : #FoodSystems4People
Les mouvements sociaux, les peuples autochtones et les organisations de la société civile continuent de lutter contre la mainmise des entreprises sur la gouvernance alimentaire mondiale
-