Le plan de la révolution bolivarienne, occulté par les grands médias, est de transférer le pouvoir d’État aux autogouvernements populaires. Depuis 22 ans, loin des caméras et des micros, le Venezuela édifie jour après jour, par toute sorte de lois et de luttes quotidiennes, une démocratie participative. Comme en décembre 2022 dans la municipalité de Simon Planas, état de Lara. Des assemblées citoyennes avaient proposé de réduire les dépenses somptuaires de la mairie pour pouvoir financer les réponses aux besoins les plus urgents de la population. Il ne manquait que l’approbation électorale. Des femmes de milieu populaire, en majorité, ont organisé avec des moyens de fortune un référendum consultatif – comme le leur permet la Constitution Bolivarienne -, un scrutin contre lequel se sont aussitôt ligués la droite locale et des secteurs corrompus de la mairie. Ce court-métrage documentaire de la jeune réalisatrice Lana Vielma, formée dans les ateliers de Terra TV, visibilise un maillon de cette « histoire populaire du Venezuela ».
La gauche pourrait s’intéresser au pays qui réalise le rêve historique d’une révolution participative, un rêve pour lequel tant de peuples se sont battus. Les États-Unis, eux, ont compris le danger de l’exemple, qui maintiennent leur blocus et leurs sanctions contre la révolution. Malgré les dures conséquences sociales de cet étau, le Venezuela tient bon. Majoritairement chaviste, l’Assemblée Nationale reprend la consultation publique sur l’extension des lois du pouvoir citoyen (photos). Le développement de la démocratie participative et des auto-gouvernements populaires à tous les niveaux est une des priorités fixées par le président Nicolas Maduro pour 2023.
Thierry Deronne, Caracas, 1 février 2023