Où qu’ils se trouvent dispersés dans le monde, le 10 mars est sacré pour les Tibétains de la diaspora : ils commémorent le soulèvement de 1959 qui a eu lieu à Lhassa contre la présence de la Chine dans leur pays et le communisme. La population tibétaine s’est réunie pour encercler le palais d’été du dalaï-lama afin d’éviter qu’il ne sorte, car il avait été invité par les Chinois à une représentation théâtrale dans leur camp militaire. Les Tibétains craignaient qu’il ne soit kidnappé. Les événements de sinistre mémoire se sont précipités et la répression s’est enchaînée jour après jour. Le 17 dans la nuit, le dalaï-lama s’enfuira, déguisé en soldat, vers l’Inde, pays qui lui accordera l’asile. Entre mars 1959 et septembre 1960, selon Tibet Initiative Deutschland, les militaires chinois auraient tué plus de 80 000 Tibétains et ont fait disparaître au moins 25 000 personnes dans des cachots.
À l’approche du 10 mars, les autorités chinoises refusent aux touristes et journalistes l’entrée sur le territoire tibétain et renforce leur présence militaire. À deux reprises, en 1989 et 2008, elles ont réprimé de manière très brutale des soulèvements importants.
Le 10 mars est donc une journée d’action et de commémoration pour tous les Tibétains et toutes les Tibétaines, qui appellent à ne pas oublier que le Tibet est et reste un pays occupé, même si d’autres conflits occupent la première place dans l’actualité. Hisser leur drapeau coloré est un signe de solidarité afin que l’oppression dans ce coin du globe ne soit pas passée sous silence.