Nous nous sommes rendus à l’ambassade chilienne de la Palestine pour rencontrer la ministre adjointe des
Affaires étrangères de l’État de Palestine, Amal Jadou Shaka’a, en visite dans notre pays avant son départ
pour l’Argentine. La rencontre a eu lieu en présence de journalistes de la presse locale, ainsi que de la
journaliste de Pressenza spécialisée dans les critiques littéraires et les évènements culturels, Mariana
Hales.

Il est bien connu que la plus grande population de migrants palestiniens au monde se trouve au Chili.
Cette diaspora affirme fortement son identité et entretient des liens étroits avec les habitants de leur pays
d’origine.

Récemment, le président Boric a reporté l’accréditation du nouvel ambassadeur israélien afin d’exprimer
sa désapprobation à la suite du meurtre d’un jeune palestinien âgé de 15 ans le jour même où la cérémonie
devait avoir lieu.

« C’était l’expression de ses convictions,  a-t-elle déclaré en réponse à nos questions.

Peu d’hommes et de femmes politiques ont des principes. Le président Boric sait se laisser guider par
ses principes et ses convictions, et c’est admirable. »

Concernant la position de son gouvernement quant au conflit entre la Russie et l’Ukraine, Amal Jadou a
souligné que « nous sommes un peuple qui cherche depuis longtemps à bâtir la paix. Nous savons ce que
c’est que de vivre au cœur d’un conflit. Nous connaissons la mort, l’immigration et le chaos. Nous
désirons la paix plus que n’importe qui. Nous souhaitons également la fin de ce conflit. »

« Mon père est parti s’installer en Palestine, équipé d’un simple sac à dos contenant des
vêtements et ses livres préférés, a-t-elle continué. Puis l’un de mes neveux a fui l’Ukraine
à pied pour retourner en Palestine avec son iPad et quelques vêtements. L’histoire se répète.
Nous devons mettre fin à ce malheur et à ces injustices pour le peuple. »

Pressenza

Lors de son discours sur la cause palestinienne et les difficultés auxquelles fait face leur président, la
ministre adjointe a fait référence à son prénom. « Amal signifie espoir, » a-t-elle expliqué. « Ce qui guide
mes pas, c’est l’espoir que justice soit faite. L’espoir que notre cause atteigne un objectif simple :
l’application de la loi. Nous ne voulons que le respect des lois et des résolutions internationales.
Simplement la mise en œuvre des lois. Nous ne demandons rien de plus. Nous désirons seulement obtenir
la justice déjà établie par des accords et des décisions juridiques, mais toujours pas appliquée sur nos
territoires. Ce qui nous guide quotidiennement, c’est cet espoir que la justice soit obtenue. »
La discussion nous a également menés à chercher des moyens que nous (en tant qu’agence de presse
internationale) pourrions mettre en place pour renforcer nos liens et établir, dans un futur proche, des
relations réciproques avec les autres agences, les organisations et les médias palestiniens afin d’informer
sur ce qu’il se passe dans le pays, et ce sans intermédiaire ; afin de partager le point de vue des
Palestiniens. Nous avons exprimé à la ministre adjointe notre volonté de nouer ces alliances, qui peuvent
être renforcées depuis Athènes, accueillant les bureaux grecs de Pressenza.

De son côté, la journaliste Mariana Hales a exprimé sa volonté d’interviewer de nouveaux auteurs et
écrivains palestiniens, afin de créer un courant culturel grandissant qui pourrait mener à de nouvelles
publications au Chili.

« Nous devrions non seulement avancer vers ces accords de réciprocité, mais également offrir
la possibilité à chacun de se rencontrer en personne, de faire la connaissance de journalistes et
d’écrivains et de tisser des liens. Ce que nous traversons doit être entendu et vu par tous. Les
femmes doivent également s’exprimer afin que chacun puisse véritablement comprendre la
situation. Venez voir, écouter et ressentir les émotions du peuple. Venez recueillir leurs
opinions », nous a-t-elle encouragés.

Cette rencontre, cordiale et honnête, a ouvert de nouvelles possibilités pour la mise en œuvre de cette
empathie que le Chili éprouve pour la cause palestinienne, pour son peuple et son humanité.