Cette nouvelle journée de manifestation contre la réforme des retraites a tenu ses promesses. Dans un contexte d’une superposition et d’un enchainement de crises, (le covid, la guerre en Ukraine, l’état des services hospitaliers, l’inflation) dont nul ne voit la fin, pas même notre administration, situation qui a créé de la peur ainsi qu’une érosion de la confiance envers le gouvernement, il semble bien que le sentiment général va bien au-delà du problème des retraites.
Cette impression d’être chosifié, de n’être que des objets que l’on peut utiliser jusqu’à leur usure totale, puis écarté tout simplement et renouvelé grâce aux nouvelles générations. Un peu à la manière de l’obsolescence programmée ! Consommer, produire, consommer !!! Cette obsession de la valeur travail, qui semble être à la fois une idée fixe et présentée comme souveraine, pose la question du comment est valorisé le travail ? Les salaires en sont-ils la meilleure expression, les conditions de travail sont-elles convenables et décentes, la pénibilité est-elle humainement prise en compte ? Quand à ce moment particulier de la vie où il est temps de profiter des fruits de son travail, serait-il à ce point déconsidéré, déprécié ou méprisé alors qu’il est l’occasion d’une seconde vie bien méritée ?
On est bien loin d’une société moderne, dont la stratégie serait la bienveillance, le respect, la considération, la dignité ; où chaque citoyen pourrait réfléchir et apporter des réponses à quelques questions : dans quelle société voulons-nous vivre ? Comment les citoyens peuvent-ils y participer directement ? Comment notre démocratie peut-elle évoluer et donner plus de place aux citoyens ?
Le gouvernement est donc informé et peut voir et entendre la voix des citoyens. Il sait qu’une grande majorité des Français est contre cette réforme. De quel courage politique fera-t-il preuve ? La suite lui appartient ainsi qu’à chacun d’entre nous.