Dans sa 2e publication, Hamburg Climate Futures Outlook, l’Université de Hambourg trie le bon grain de l’ivraie et ne garde que les scénarios du futur encore plausibles. Dans cette étude relue par 20 experts internationaux, 63 scientifiques du CLICCS (Climate, Climatic Change, and Society — un cluster d’excellence), ont analysé où en sont les changements au sein de la société. Leur bilan révèle que ce ne sont pas les points de basculement du climat qui sont essentiels — même s’ils transforment nos conditions de vie, mais la prise de conscience toujours à la traîne au niveau du comportement de la société consumériste et des entreprises.

Cessons de nous leurrer et regardons les choses en face

Nous avons eu beaucoup de temps pour réfléchir à une transition énergétique et amorcer un changement de cap, nous n’avons cependant rien entrepris et continué sur la même route. Évidemment, les décisions à prendre étaient draconiennes et peu alléchantes pour les grands groupes industriels. Mais pour effectuer un revirement, il fallait trancher dans le vif et les appliquer pour donner un sens positif à TINA : There Is No Alternative. C’était indispensable et faisable, mais rien n’a été fait. C’est un peu comme le ménage, plus on évite de le faire, plus la poussière s’amoncèle. Sans vouloir prendre leur défense, fait est que les gouvernements actuels ont hérité d’une période d’inaction tellement longue qu’il devient de plus en plus difficile de gérer la situation. La guerre en Ukraine semble avoir consolidé notre dépendance aux énergies fossiles et repoussé dans un futur vague le renoncement à ces sources d’énergie.

Nous avons le choix… de nous adapter au pire

Dans les conditions actuelles, non seulement il est totalement irréaliste et impossible de vouloir rester en dessous de la barre des 1,5° de Paris, mais savoir affronter un monde qui se réchauffe est prioritaire : « Il faut déjà procéder à des changements, impliquer les personnes concernées et se servir des connaissances locales. Au lieu de seulement réagir, il s’agit dès maintenant de transformation active », explique Anita Engels, la porte-parole des chercheurs venus des disciplines les plus variées des sciences naturelles, des sciences sociales, de l’économie et du droit.

En d’autres mots, il s’agit de secouer notre torpeur, de sortir de notre zone de confort et de prendre les choses en main.