Le 31 janvier dernier, à la suite de la distribution d’un tract pendant les portes ouvertes du collège, la Société Générale des Étudiantes et Étudiants du Collège de Maisonneuve (SOGÉÉCOM) a reçu une mise en demeure au contenu anti-syndical de la part de l’administration. Intitulé «Le vrai visage de l’Administration», le tract mettait en avant différents griefs portés par l’association. Il visait à exposer la situation interne au collège et les manquements de l’administration face à de multiples contentieux. Étant donné les devoirs de défense et de représentation de la SOGÉÉCOM, cette dernière considère important d’informer ses futur.e.s membres potentiel.les des situations auxquelles ils ou elles seraient exposé.es s’ils ou si elles décident d’étudier au collège.
Lors de la soirée des portes ouvertes, des agents de sécurité ont suivi et pris en photos les étudiant.e.s distribuant le tract.
Le lundi 6 février, la direction des affaires juridiques du collège a envoyé à la SOGÉÉCOM une mise en demeure l’accusant de diffamation et de nuire à la réputation de l’institution. Celle-ci somme la SOGÉÉCOM de retirer le visuel «Le vrai visage de l’Administration» de toutes ses plateformes et d’en cesser la distribution. La mise en demeure s’appuie notamment sur la politique interne « Directive de diffusion publique », adoptée en 2011. Il y est inscrit que «toute diffusion d’information doit être, au préalable, autorisée par la Direction des Services aux étudiants […]». Cette politique est clairement un antimouvement syndical, puisqu’elle empêche l’association de diffuser toute forme d’information sans l’approbation de la direction. Cela permet à l’administration de brimer la liberté d’expression de l’association et de censurer toute critique de celle-ci.
Étant donné que la politique sur laquelle se fonde la mise en demeure n’a jamais été appliquée par le passé lors de la distribution des tracts, cette menace légale est une réaction démesurée à l’égard des critiques légitimes émises par l’association étudiante.
Le mardi 7 février, la SOGÉÉCOM s’est positionnée en assemblée générale pour dénoncer ladite mise en demeure. La position adoptée considère que celle-ci relève d’une tentative d’intimidation et d’une tactique proprement anti-syndicale visant à museler l’association et à l’empêcher de défendre les intérêts de ses membres.
La décision de l’administration de mettre en demeure l’association étudiante plutôt que d’inviter les différentes parties concernées à discuter et tenter de régler les enjeux soulevés par le tract, témoigne des pratiques privilégiées par l’administration.