Dans l’affaire des dérogations sur l’usage des néocotinoïdes, la Cour de justice de l’Union européenne a donné raison à la mobilisation contre ce retour malfaisant : sa décision, exécutoire et sans délai, rappelle que les États membres n’ont aucun droit de permettre une dérogation.
La jaunisse des betteraves serait une maladie suffisamment importante pour justifier une dérogation dans l’usage des néocotinoïdes. Cette affirmation, clamée par une industrie de la betterave sucrière en déclin et soutenue par le Conseil d’État, n’aura pas réussi à convaincre les juges que les avantages étaient plus décisifs que les inconvénients. Chassés par une porte, les néocotinoïdes en ont toujours trouvé une autre pour revenir à l’assaut, alors que leurs méfaits sur nos abeilles, déjà tant malmenées par notre mode d’agriculture intempestif, sont connus de tous.
Ni la consultation publique sur le projet d’arrêté « strictement identique à ceux de 2021 et 2022 », selon la LPO (Ligue pour la protection des oiseaux), ni la Cour de justice de l’UE ne s’y sont laissées prendre. Le soi-disant « danger sanitaire » pour les betteraves sucrières que représenteraient les pucerons transmettant la maladie, « est bien moindre qu’en 2020 », toujours selon la LPO.
Si, par ailleurs, on nous berce avec les besoins de nouvelles études d’impact sur les pesticides au niveau européen, qui prolongent d’un an l’usage du glyphosate entre autres, au sujet des néocotinoïdes l’Union européenne a cette fois fait preuve de bon sens.