Une délégation de 36 francophones des quatre coins du Canada s’est réunie sur la Colline parlementaire à Ottawa le 1er décembre dernier, dans le cadre de la journée d’action politique Équipe francophonie.
L’événement était organisé par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada. Leur message : le déclin du français, illustré entre autres par les données linguistiques du Recensement de 2021. En effet, les données statistiques montre l’urgence de mesures vigoureuses pour assurer l’avenir de la francophonie canadienne.
De 2016 à 2021, le nombre de Canadiens dont le français est la première langue officielle parlée est passé de 7,7 millions à 7,8 millions, une croissance de 1,6 % sur cinq ans. Mais le Canada compte plus de 9 millions de personnes qui parlent le français comme deuxième langue.
Par ailleurs, la croissance du français comme première langue est inférieure à celle de la population canadienne, qui s’élève à 5,2 %. Le poids du français s’est donc amoindri au Canada. La proportion des Canadiens pour qui il s’agit de la première langue officielle parlée a en fait diminué, passant de 22,2 % en 2016 à 21,4 % en 2021. (source Radio Canada)
Et le Québec n’y échappe pas. Si le nombre de personnes utilisant le français y a augmenté, passant de 6,4 millions à 6,5 millions, leur poids démographique a là aussi diminué, passant de 79 % à 77,5 %.
Cette tendance à la baisse est observée depuis 2001 au Québec, selon Statistique Canada.
Les données démontrent aussi que la proportion de personnes dont la première langue officielle parlée est le français a chuté dans toutes les régions du Québec, sauf celle de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. La baisse est plus marquée au Nord-du-Québec (-3,6 points de pourcentage), à Laval (-3 points de pourcentage), à Montréal (-2,4 points de pourcentage) et en Outaouais (-2,4 points de pourcentage). (source Radio Canada)
Cette tendance à la baisse n’est pas nouvelle. Depuis 1971, soit la première année de recensement pour laquelle des renseignements sont recueillis sur la première langue officielle parlée, le poids démographique du français au sein du Canada est en baisse. Cette année-là, le français était la première langue officielle parlée de 27,2 % des Canadiens. (source Radio Canada)
Étant donné le contexte, la délégation d’Équipe francophonie a abordé les thèmes du déclin du français au Canada hors Québec et plus spécifiquement trois priorités :
- L’adoption rapide du projet de loi C-13, qui vise à moderniser la Loi sur les langues officielles, pour mettre fin au glissement du statut du français comme langue officielle au pays;
- Le Plan d’action pour les langues officielles 2023-2028 du gouvernement fédéral, dont les communautés s’attendent à ce qu’il soit un véritable plan de relance pour la francophonie fragilisée par la pandémie et une pénurie de main-d’œuvre sans précédent;
- Une cible de réparation en matière d’immigration francophone, pour pallier les retards accumulés par deux décennies de non-atteinte de la cible actuelle, freiner le déclin du poids démographique des communautés francophones et acadiennes et remettre celles-ci sur le chemin de la croissance.
« Il faut se rendre à l’évidence : le Canada est à une croisée des chemins pour le français, et les parlementaires ont un choix à faire à savoir s’ils seront ceux et celles qui ont agi pour renverser le déclin et assurer un avenir plus encourageant pour notre langue et nos communautés. Nous proposons des solutions, mais il faut surtout passer à l’action », déclare Mme Roy, présidente de la fédération des communautés francophones et acadienne.