Mon portable est un sot,
Car il me joue des tours
En refusant des mots…
Dont je me trouve à court:
Quand j’écris le mot « coeur »,
Il en fait le détour
En commettant l’erreur
D’afficher le mot « cour »…
J’en cherche un synonyme
Mais je n’en trouve pas:
Aucun mot ne m’exprime
Si bien que celui-là.
J’ai, dans mon dictionnaire
Des vocables érudits;
Je les trouve ordinaires
Car bien trop imprécis,
Ne disant rien de ce
Qui bat au fond de moi
Au moment où je te
Parle de mon émoi.
Aussi, lorsqu’il échoit
Parmi mes s.m.s.
Quelque mot dont tu vois
Qu’il manque de tendresse,
Ne va surtout pas croire
Que j’en suis dépourvu,
Ou que, dans notre histoire
Elle se serait perdue:
C’est bien mon téléphone
Qui ne s’en saisit pas,
Se retrouvant aphone
A te porter ma voix…
Dès lors, quand j’écris « coeur »
Et que toi, tu lis « cour »,
Tu sais, sans une erreur,
Que je te fais la cour
En parlant à ton cœur
Sans le moindre détour…