Une autre année à l’école du Parchemin d’East Angus signifie aussi une autre année à la micropulperie dans la classe de M. Alexandre Dumas. La vingtaine d’élèves de 6e année mettent déjà la main à la pâte depuis plusieurs semaines afin de fabriquer plusieurs centaines de cartes de Noël en papier recyclé. Cette initiative n’est pas organisée dans un but lucratif, mais les profits permettent de bonifier les activités scolaires, de fournir du matériel à l’école et enfin de financer un voyage de fin d’année.
Le projet, initié par le professeur Alexandre Dumas, il y a plus de 10 ans, continue de faire évoluer les jeunes dans un cadre entrepreneurial. En les stimulant à se responsabiliser et à communiquer entre eux, les élèves de la classe sont aussi conscientisés face aux bonnes habitudes écologiques et à la récupération, explique-t-il. La micropulperie est une entreprise opérée par les élèves, avec néanmoins le soutien et la présence de leur enseignant. Les étudiants sont passés par le processus habituel d’embauche au sein de l’entreprise.
« Les élèves ont dû faire un curriculum vitae, passer des entrevues afin de déterminer les forces de chacun au sein du projet et voir ce qui les intéressait », d’expliquer M. Dumas.
Cette façon d’opérer permet aussi aux jeunes d’apprivoiser ce que pourrait être le marché du travail. Les étudiants de 6e année ont chacun leur poste et se mettent à la tâche de façon autonome et responsable. Chacun sait ce qu’il a à faire et le fait au meilleur de ses capacités, d’affirmer l’enseignant. Cette méthode d’enseignement est très appréciée chez les élèves de la classe.
« C’est vraiment agréable de faire partie de ce projet de la micropulperie. Dans la classe de M. Alexandre, on fait toutes sortes d’activités et ça nous permet d’être plus concentrés en classe lorsqu’on fait des classes régulières », d’exprimer un des élèves et directeurs adjoints de l’entreprise, Julien Robitaille.
Même constat du côté d’une des directrices adjointes, Lorie St-Pierre, qui ajoute que le fait de s’impliquer autant à travers la micropulperie, le compost de l’école et le jardin communautaire de l’école est très valorisant pour eux.
«Être dans la classe de M. Alexandre, c’est vraiment bien. On touche à plein de choses, pas seulement aux matières académiques. En plus, avec la micropulperie, on voit concrètement ce que c’est de donner une 2e, et même une 3e vie au papier que l’on utilise. »
Les élèves des autres classes de l’école primaire d’East Angus peuvent aussi venir donner un coup de main aux étudiants de M. Alexandre.
« Avec les plus vieux, il y a beaucoup d’autonomie. Mes élèves leur montrent une première fois et ensuite, ce sont nos invités qui se mouillent les mains. Mais avec les plus jeunes, il faut un peu plus de supervision et d’entraide et c’est une belle façon pour eux de sociabiliser et d’enseigner à leur tour », d’expliquer Alexandre Dumas.
Du côté de la direction, ce genre d’initiative fait mouche et amène une fierté pour tous.
« C’est une fierté pour l’école, mais c’est une fierté partagée. Ce que je veux dire par là, c’est que M. Alexandre est fier de ça, les élèves de la classe sont aussi fiers et lorsque les parents reçoivent leurs cartes de Noël, c’est la même chose », d’exprimer la directrice de l’établissement, Valérie Tremblay. « Ce projet valorise et motive les élèves d’une façon différente et ce que fait M. Alexandre est un super beau levier pour les jeunes qui apprennent tranquillement à se responsabiliser et à travailler en équipe », de conclure Mme Tremblay.
Olivier L. La Haye