Hausse du panier d’épicerie, inflation des biens et services, bond colossal du prix de l’essence; les familles de la région maskoutaine n’ont pas été épargnées depuis les 12 derniers mois. La hausse du coût de la vie complique la vie de plusieurs familles d’ici. Avec la pénurie de logements sociaux et abordables, plusieurs familles maskoutaines sont prises à la gorge avec le prix de leur loyer.
« Chaque semaine, nous avons des familles qui nous disent être inquiètes de la situation. Plusieurs d’entre elles ont de la difficulté à trouver un logement abordable », d’indiquer la directrice générale de la Maison de la Famille des Maskoutains, Lizette Flores.
Selon celle-ci, la conjoncture économique récente accélère la crise du logement dans la région maskoutaine, puisque le nombre de familles à la recherche d’un logement abordable s’accentue chaque mois.
« On ne parle plus des familles en situation de précarité, puisque même les familles de la classe moyenne sont de plus en plus affectées par cette problématique liée à la pénurie de logements sociaux et abordables », a-t-elle expliqué lors d’un entretien téléphonique avec le Journal Mobiles.
Bien loin de la cible prévue par la SCHL
Selon la documentation publiée sur le site de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, le coût du loyer d’une famille ne devrait pas excéder 30 % de son revenu familial. Dans les faits, en raison de la pénurie de logements abordables, ce pourcentage grimpe à 50 % pour bon nombre de familles de la classe moyenne inférieure.
En l’espace de six mois, le taux directeur est passé de 0,25 % à 3,25 % au Canada. Cette nouvelle politique visait à réduire l’inflation qui avait atteint 8,1 % cet été. Toutefois, cette hausse marquée du taux directeur réduit l’accessibilité à la propriété en plus de créer une hausse des prix sur le marché locatif.
« C’est certain que la situation du marché immobilier nous inquiète. Il était déjà difficile de trouver des logements abordables pour les familles avant la hausse du taux directeur. Nous sommes préoccupés par la pression exercée sur les prix du marché locatif », a expliqué Lizette Flores.
Depuis le début de l’année, pour une résidence unifamiliale moyenne à Saint-Hyacinthe avoisinant les 300 000 $, certaines familles ont vu leur paiement mensuel grimper de plus de 600 $. Pour la même période, le taux d’intérêt variable a augmenté de 3 à 4 % sur le prêt hypothécaire de certains propriétaires, ce qui donne des maux de tête à bien des Maskoutains.
Selon les rumeurs du secteur financier, le taux directeur de la Banque du Canada pourrait être relevé à nouveau, ce qui augmenterait de façon considérable la pression sur les propriétaires, et donc sur les locataires par le fait même.
Les nouveaux arrivants piégés
En plus de se déraciner de leur pays natal, les nouveaux arrivants qui ont choisi le Québec et, plus précisément, Saint-Hyacinthe, font partie des personnes les plus touchées par cette réalité. Certains d’entre eux arrivent dans la région, mais ils ne maîtrisent pas encore le français. Il devient donc difficile pour eux de trouver un emploi, de s’intégrer dans une communauté francophone ou encore de trouver un logement qui répond aux besoins de leur famille.
Certains d’entre eux doivent accepter de vivre dans des logements qui ne répondent pas à leurs besoins, puisqu’ils n’ont pas les moyens financiers d’accéder au type de logement qui leur conviendrait.
« Oui, le taux d’inoccupation a augmenté dans les derniers mois, mais le prix de ces nouvelles constructions n’est pas accessible pour ces familles. Ça prend plus de logements sociaux et abordables pour répondre à leurs besoins », a expliqué la cogestionnaire de la Maison alternative de développement humain, Françoise Pelletier, lors d’un entretien téléphonique avec le Journal Mobiles cet été.
Carl Vaillancourt