Suite à l’annonce par le président Gustavo Petro de la possibilité d’un cessez-le-feu total, ce mercredi 28 septembre le commissaire pour la paix en Colombie a indiqué que dix groupes illégaux opérant dans le pays seraient disposés à se joindre aux pourparlers de négociations afin de parvenir à la paix totale proposée par M. Petro.

Parmi les acteurs armés qui s’y joindront figurent : les dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie FARC (Fuerzas armadas revolucionarias de Colombia) – l’Estado Mayor Central (EMC), connu sous le nom de Segunda Marquetalia ; les forces d’autodéfense gaitanistes de Colombie AGC (Autodefensas Gaitanistas de Colombia) – Clan del Golfo, et les groupes d’autodéfense de la Sierra Nevada de Santa Marta (Autodefensas de la Sierra Nevada de Santa Marta).

Un cessez-le-feu

Jeudi 27 septembre, M. Petro a ouvert la porte à la possibilité d’interrompre les confrontations entre l’État colombien et les organisations, ce qui impliquerait une réduction immédiate de la violence avec ces organisations et l’établissement d’une table de pourparlers.

En outre, le président a annoncé que « dans quelques jours, la possibilité d’un cessez-le-feu multilatéral avec tous ceux qui adhèrent à cette possibilité sera évoquée, ce qui serait le début de la fin de la violence », et il a ajouté que cette mesure impliquera tous ceux qui veulent un processus de négociation avec la justice colombienne afin de démanteler les organisations criminelles […] ».

Et en réponse à l’une des questions posées par les journalistes présents lors de la conférence de presse sur ce qu’il adviendrait des forces armées, le président colombien a expliqué que « l’armée va faire son travail, atteindre les territoires qu’elle n’a pas pu atteindre auparavant parce que les organisations contrôlent le territoire ».

Vers le chemin de la paix

La paix totale est une proposition créée par le gouvernement du président Gustavo Petro. Elle consiste à faire de la recherche de la paix une politique d’État et comprend l’ouverture de négociations de paix avec les groupes armés illégaux, tout en permettant aux communautés de prendre part aux dialogues, car elles sont les premières concernées.

De même, cette approche « n’implique pas seulement un dialogue simultané avec les groupes armés illégaux, mais aussi, d’une certaine manière, une rupture avec la logique de ce que les processus de paix ont été jusqu’à présent en Colombie… qui est comprise comme un dialogue entre un gouvernement et un groupe armé à une table de négociations », a déclaré le sénateur Iván Cepeda au journal El Espectador.

Enfin, le ministre colombien de l’Intérieur, Alfonso Prada, a établi le 30 août 2022 un projet de loi définissant la politique de paix de l’État; ce projet modifierait la loi 418 de 1997. Les responsables chercheront également à garantir la sécurité humaine pour la construction de la paix totale, et engageront les autorités de toutes les branches et de tous les niveaux du pouvoir public, qui devront orienter leurs actions pour se conformer à ce projet, s’il est approuvé par le Congrès.

 

Traduction de l’espagnol, Evelyn Tischer