Le réseau pour la paix et l’harmonie sociale présentait dans le cadre du festival du nouveau cinéma de Montréal le documentaire For the Sake of Peace produit par le comédien Forest Whitaker (fondateur de la Whitaker Peace and Development Initiative). Ce documentaire a été réalisé par Christophe Castagne et Thomas Sametin.
For the Sake of Peace s’intéresse à deux jeunes Sud-Soudanais qui, ayant connu la guerre civile décident de faire leur part pour favoriser la réconciliation dans leur nouveau pays. L’activisme des deux jeunes est exemplaire et s’impose contre toute attente, pour promouvoir la paix.
Rappelons que le Soudan du Sud a obtenu son indépendance complète du reste de la République du Soudan en 2011. Par ailleurs, suite à son indépendance plusieurs conflits ont éclaté au sein de cette nouvelle nation entre les tribus et les clans rivaux.
À travers l’expérience de Nandege, une jeune mère soudanaise devenue militante pour la paix et médiatrice, nous examinons les raisons qui poussent les habitants du Sud-Soudan à se battre. En fait, il s’agit d’une violence liée à des questions de pouvoir ou les hommes de différentes tribus s’entretuent et se dépouillent continuellement du bétail les uns des autres afin de se procurer une dote ou de quoi survivre.
Nandege apporte un message de médiation en mettant l’accent sur le futur et sur la construction d’un nouveau pays, le Soudan du Sud, et réussit à réunir les deux tribus.
En fait, pour en arriver à se réunir et signer un accord de paix, les deux communautés ont d’abord choisi d’adhérer à une image tournée vers un futur collectif (la construction d’un nouveau pays). De plus, ils ont fait le choix de mettre l’accent sur la réconciliation individuelle et collective et non sur la rétribution individuelle des fautifs ou encore sur une forme de justice réparatrice.
“Nous ne voulons pas constamment ravaler votre vomi”, souligne un des protagonistes dans le documentaire.
Il est fantastique de voir à l’écran la force d’une l’image mentale collective tournée vers le futur, (construction d’un nouveau pays) qui permet l’ouverture d’un dialogue et la convergence des protagonistes de différents clans et tribus.
Le film raconte également l’histoire du jeune Gatjang qui, dans un camp de réfugiés de Juba, apprend aux enfants à jouer au football en utilisant le sport pour transmettre la culture de la paix et transformer les attitudes de vengeance en saine compétition.
Finalement, For the Sake of Peace nous amène à réfléchir sur les façons de transférer les réussites “micro” vers le ‘macro’.
En arrière plan, ce documentaire est porteur de sens, car aujourd’hui la résolution des conflits mondiaux nécessite la formation d’une mentalité systémique et globale capable de contrecarrer et dépasser les égoïsmes nationaux et de groupe. Ainsi pour se sortir des conflits qui éclatent un peu partout sur la planète, peut-être que nous devrions puiser dans l’imaginaire collectif et repérer une image mobilisatrice qui permettra d’ouvrir le futur de l’ensemble de l’humanité et non seulement celui d’un pays, d’une région ou encore d’une nation. Nous devons repérer ces images qui permettront la convergence entre toute les nations, les clans et les groupes.