La République de Guinée-Bissau a déposé son instrument de ratification du Traité des Nations Unies sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) ce 15 décembre 2021.
« La ratification du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires constitue la dernière et importante étape vers l’affirmation sans équivoque de l’engagement de la Guinée-Bissau en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires. Nous sommes unis pour l’affirmation de la paix internationale et pour l’avenir de l’humanité », a déclaré Suzi Carla Barbosa, ministre d’État aux Affaires étrangères, à la Coopération internationale et aux Communautés de la République de Guinée-Bissau.
Les militants de la Campagne Internationale pour Abolir les Armes Nucléaires (ICAN) en Afrique de l’Ouest ont accueilli la ratification de la Guinée-Bissau comme un développement positif pour la région. « La ratification de la Guinée-Bissau est une grande fierté pour l’Afrique de l’Ouest ; elle est la manifestation de la forte position de principe de la CEDEAO [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest] sur le désarmement nucléaire », a déclaré Abdul Fatoma de la Campagne pour les droits humains et le développement international (CHRDI), l’organisation partenaire d’ICAN en Sierra Leone. « Chaque nouvelle ratification du traité dans la région encourage d’autres pays à y adhérer. Nous appelons ceux qui ne l’ont pas encore fait à ratifier ou à adhérer au Traité au plus tôt, afin de s’assurer que l’Afrique de l’Ouest soit bien représentée lors de la première Assemblée des États parties », a abondé le très révérend Kolade Fadahunsi de la Kairos Foundation of Nigeria et de l’Institute of Church and Society, les partenaires d’ICAN au Nigeria.
La Guinée-Bissau est le quatrième pays d’Afrique occidentale à ratifier le TIAN, après le Bénin, la Gambie et le Nigeria. Cinq autres pays de la CEDEAO ont signé le TIAN, à savoir le Cabo Verde, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Niger et le Togo. Au niveau continental, neuf autres pays africains ont déjà rejoint le TIAN et 29 l’ont signé. Ces pays et plusieurs autres pays de la région travaillent à leur adhésion au traité.
En août 2019, l’ICAN a organisé un Forum régional pour les États membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur le Traité d’interdiction des armes nucléaires à Abuja, au Nigeria, avec la participation de représentants de pays d’Afrique de l’Ouest, dont la Guinée-Bissau, de fonctionnaires du Parlement et de la Commission de la CEDEAO, ainsi que de représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et d’organisations de la société civile. Dans une déclaration, les participants ont souligné le fort soutien dont bénéficie le TIAN dans la région et ont convenu d’œuvrer à la signature et à la ratification du Traité. Le Parlement et la Commission de la CEDEAO se sont engagés positivement dans le TIAN.
La Guinée-Bissau a soutenu le processus vers l’adoption et l’universalisation du TIAN. En 2016, le pays a co-parrainé la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies qui a établi le mandat formel pour les États d’entamer des négociations sur « un instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires, en vue de leur élimination totale ». Bien qu’elle n’ait pas participé officiellement à la négociation du traité aux Nations Unies à New York en 2017, la Guinée-Bissau fait partie des 122 États qui ont voté en faveur de son adoption. La Guinée-Bissau a signé le traité le 26 septembre 2018.