Le centre PEN allemand nomme le journaliste d’investigation Julian Assange membre honoraire. Assange est emprisonné et à l’isolement depuis avril 2019 dans la prison de haute sécurité de Belmarsh. Il avait sollicité en 2012 l’asile à l’Ambassade Équatorienne de Londres et y avait vécu presque sept ans en tant que réfugié politique.
Julian Assange est né en Australie en 1971 et est le fondateur ainsi que le porte-parole du site WikiLeaks. En 2010 WikiLeaks dénonce en publiant des documents militaires secrets la torture systématique et les crimes de guerre des forces militaires américaines en Afghanistan et en Irak. Quelques mois plus tard, les enquêtes contre Assange ont débuté, ce qui a mené à son arrestation par la police londonienne.
La nomination de Julian Assange en tant que membre honoraire du centre PEN allemand est liée à l’inquiétude qu’il y a autour de sa santé. Ses conditions de détention ont été considérées par Amnesty International comme de la torture. La justice arbitraire et la privation de libertés que subit Assange constituent une monstrueuse violation des droits de l’homme. Et cela se passe au sein même d’une démocratie d’Europe de l’Ouest et non dans un régime despotique. Le centre PEN allemand prend au sérieux les accusations d’agression sexuelle, mais nous savons également que certains doutes ont été formulés à plusieurs reprises par Nils Melzer, le rapporteur spécial des Nations-Unies sur la torture, sur ces accusations et le danger de leur instrumentalisation intolérable.
« Nous demandons aux autorités compétentes en Angleterre de ne pas livrer notre membre honoraire Julian Assange aux États-Unis, où il risque 175 ans d’emprisonnement, mais de le laisser sortir de prison immédiatement et sans condition. Son emprisonnement continu n’est que politique et n’est en aucun cas acceptable ni justifié. Il va à l’encontre du droit à la liberté d’opinion et donc à l’encontre de la Charte internationale du PEN. Nous lui accordons toute notre solidarité, ainsi qu’à tous nos autres membres honoraires », explique Ralf Nestmeyer, Vice-Président et Délégué des Auteurs En Prison du PEN allemand.
Traduction de l’allemand, Frédérique Drouet