Dans le cadre des activités de « Octobre non-violent » en Équateur, l’agence de presse internationale Pressenza présentait ce mercredi 27 octobre son dernier ouvrage : « Journalisme pour la Non-violence : vers une perspective humanisatrice de la communication« .
Ce livre est le résultat d’une réflexion sur l’expérience de l’agence au cours des treize années d’activité depuis sa création en 2009 à Milan, en Italie. Aujourd’hui, l’agence dispose d’équipes rédactionnelles dans 24 pays et fournit des informations en neuf langues. Toutes les personnes qui composent l’agence sont des personnes volontaires ayant une perspective des droits humains, de la paix et de la non-violence.
L’un des auteurs du livre est Pía Figueroa, co-directrice de l’Agence et membre de l’équipe éditoriale chilienne. En décrivant le premier chapitre du livre, elle fait référence à « l’humanisation de la communication : les fondements du journalisme non-violent ». Ce chapitre comprend des éléments centraux du Nouvel Humanisme, notamment la conception de l’être humain comme un être historique et social qui, par ses actions, transforme sa propre nature. Le chapitre développe des aspects conceptuels qui sous-tendent une manière d’envisager et de concevoir les événements.
Pia nous explique que, dans ce chapitre, on y développe l’importance du psychisme et de son Espace de représentation. En effet, la conscience humaine est fondamentale pour penser la réversibilité, sans laquelle il n’est pas possible de distinguer quelle approche utiliser dans la rédaction. Ce sujet n’est pas souvent traité dans le journalisme, dit-elle. En ce sens, elle considère ce livre comme une invitation à réfléchir à la non-violence et à prendre position en écrivant à partir de cet emplacement, où la narration des faits contribue tout autant à la transformation de l’écrivain qu’à la construction d’un monde meilleur.
Un autre auteur prend la parole : Javier Tolcachier. Il nous présente le second chapitre, portant sur les principes de base pour écrire à partir d’une approche de non-violence. Il explique que l’expérience de divers ateliers organisés dans des universités et institutions équatoriennes a été fondamentale pour ce chapitre, car cette expérience a servi de « laboratoire » pour développer et configurer les principes développés dans le texte.
L’auteur souligne que la vision du livre est de considérer l’information comme un bien social et non comme quelque chose de commercial. Pour Javier, « au-delà de l’information, il y a l’action » et il soutient que le journalisme doit montrer cette action collective constante.
« La partialité comme lieu d’écriture journalistique », affirme-t-il, « est un moteur d’action, à partir duquel l’événement est interprété et dont ce livre promeut l’application, encourage la diversité des voix et des approches d’un événement. » De son point de vue, il est nécessaire d’opter pour une vision inacceptable de la violence. Pour lui, la dénonciation est nécessaire, mais aussi l’écriture qui favorise la résolution des conflits et le travail sur la base de la réconciliation comme moyen d’espoir.
Juana Pérez, éditrice du bureau éditorial de Pressenza en Espagne, est également l’auteure de ce livre. Elle souligne l’importance de la sélection thématique et des sources pour un journalisme pour la non-violence. Elle considère que l’expérience de Pressenza est significative pour la création de son propre agenda.
En ce qui concerne les sources, il souligne que cette liberté de thèmes doit être axée sur des écrits qui ont la capacité d’amplifier les voix de ceux qui sont violentés, des peuples ; qu’il faut encourager l’espoir. Par conséquent, le journalisme doit expliquer les faits avec une perspective historique, mais aussi offrir des options aux problèmes qui sont racontés.
Dans le livre, l’auteur propose d’« éviter le langage discriminatoire et le langage qui encourage la polarité dans le discours ». Elle affirme que les agences alternatives doivent dénoncer la violence et toujours offrir des options pour sortir de cette situation de violence.
Nelsy Lizarazo, en sa qualité d’auteure du livre et éditrice de la rédaction équatorienne, affirme à son tour que toutes les expériences recueillies ont également servi à créer des pistes méthodologiques qui, dans ce livre, sont développées dans le quatrième chapitre, en deux parties.
La première comprend quatre courts ateliers pour aborder des concepts clés tels que le regard, le paysage de formation, l’intentionnalité et l’humain.
La seconde partie comprend des guides spécifiques, étape par étape, pour l’application de l’approche non violente aux formats journalistiques tels que les communiqués, les articles d’opinion, les interviews, les reportages et les photoreportages.
La présentation du livre a été marquée par le visionnage des vidéos des témoignages de membres des rédactions de l’Agence dans le monde. Mariano Quiroga, de la rédaction argentine, a souligné « l’indépendance avec laquelle nous parvenons à choisir notre agenda (…) l’approche des personnes à interviewer. En le disant aux autres, nous avons pu inviter d’autres personnes à participer ». Du point de vue de ce volontaire : « Pressenza, tout comme le livre, est un échantillon de travail collectif ».
Pour José Gabriel Feres, éditeur de la publication, ce livre fait partie de la condensation de diverses expériences humanisatrices qui ont également été reflétées dans d’autres livres, tels que « A la croisée des chemins. Vers la Nation humaine universelle » ; et « La crise mondiale : conséquences et opportunités » publié en 2014. Un autre ouvrage publié dans une perspective humaniste est « Tendances. Cahiers de formation politique » de Javier Tolcachier, publié en 2019. Tous ces livres présentent une perspective non violente et humanisatrice. José Gabriel a rappelé que chaque travail effectué par les volontaires de Pressenza est une contribution à ce moment présent, où il y a beaucoup d’incertitude.
Si vous souhaitez voir la présentation, cliquez sur ce lien : https://youtu.be/2_MovZL5ypI.