On en a assez de vos conférences, vos sommets, vos pouvoirs, vos programmes mystificateurs, vos actions impunies. Le système que vous avez imposé aux peuples de la Terre par la violence, les guerres, l’accaparement des terres et de l’eau, les marchés concurrentiels, la finance mondiale coloniale et la domination des entreprises GAFAM et BIG PHARMA a échoué.
Vous êtes manifestement des prédateurs. Vous avez montré, depuis l’effondrement au début des années 1970 de votre système financier international, que vous êtes incapables de résoudre les problèmes « globaux » dans l’intérêt de tous, des droits humains et sociaux universels, de la sauvegarde de la vie de la Planète.
Vous n’avez pas garanti la sécurité de la vie (en termes de travail, de nourriture, de santé, d’eau, d’énergie, de logement, de paix…) pour tous les habitants de la Terre, mais vous avez seulement pensé à votre propre sécurité. En 1990, en accordant aux particuliers, les entreprises notamment, le droit à la propriété intellectuelle privée à but lucratif sur le vivant et, également, sur l’Intelligence Artificielle (les brevets), vous avez imposé la marchandisation et la privatisation de la connaissance, l’esprit de la vie. Vous avez fait, à mon avis, l’une des erreurs les plus désastreuses de l’histoire.
Vous êtes des irresponsables. Vous avez abandonné les principes fondateurs du constitutionnalisme politique, social et humain centré sur la liberté, la justice, l’égalité, la solidarité, la fraternité et la démocratie, et vous avez condamné l’avenir de la communauté de vie de la Terre à l’arbitraire illimité des groupes sociaux dominants, auxquels vous avez vendu le pouvoir sur la vie.
Vous avez solennellement promis, avec l’Agenda 2000-2015 des Nations unies (Objectifs du Millénaire pour le Développement), puis l’Agenda 2015-2030 des Nations unies (Objectifs de Développement Durable), que « personne ne serait laissé pour compte« . Eh bien :
– vous avez continué à dépenser des centaines de milliards de dollars par an pour les armements (en 2020, vous avez atteint le chiffre record de deux mille milliards) ;
– près de trois milliards d’êtres humains sont encore dépourvus de couverture sanitaire de base et risquent (selon l’OMS) de devenir cinq milliards en 2030 ;
– seuls 2 % de la population des pays dits pauvres, c’est-à-dire appauvris, ont été vaccinés contre le Covd-19 jusqu’à présent, alors que le pourcentage est supérieur à 60 % dans les pays dits « riches », c’est-à-dire enrichis par le pillage des ressources de la planète ;
– on estime que les populations des pays pauvres pourront atteindre le niveau minimum d’immunité collective contre le Covid-19 vers la fin de 2024, alors que les bénéfices des sociétés pharmaceutiques privées détentrices des brevets dépassent déjà 50 milliards de dollars
– plus de 2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et 4,2 milliards n’ont pas un accès régulier, continu et sûr à une eau de qualité pour l’usage humain. En outre, plus de 4 milliards de personnes ne disposent pas d’installations sanitaires individuelles et/ou publiques sûres (selon l’ONU-Eau).
Vous avez été, en revanche, très forts, grâce à vos guerres à travers le monde, pour détruire des Etats ou des « communautés de peuples » comme l’Irak, la Syrie, le Yémen, la Libye, le Soudan, le Liban, l’Afghanistan, la Palestine et pour déstabiliser la majorité des Etats de l’Afrique sub-saharienne, pour recoloniser les pays d’Amérique latine et pour maintenir des sources majeures de conflits en Asie.
Honte à vous. Vous avez promu un système mondial dans lequel huit milliardaires possèdent une richesse monétaire égale à celle de 3,6 milliards de personnes (correspondant à la population la plus pauvre du monde), et vous avez continué, malgré des avertissements continus (depuis 1972) et des preuves accablantes (depuis le premier Sommet de la Terre sur le climat et l’environnement en 1992), à détruire les ressources vitales de la planète au nom de la « croissance » de vos économies. Aujourd’hui, à cause de votre modèle capitaliste pirate d’économie de marché « sociale », la Terre brûle, les calottes polaires et les glaciers fondent, le niveau de la mer a augmenté de plus d’un mètre, l’eau potable est de plus en plus rare, la sécheresse et la désertification s’étendent à travers le monde, les migrants environnementaux se comptent par dizaines de millions et les pandémies explosent.
Le résultat est très grave : vous avez tout marchandisé, tout privatisé, vidé de toute signification la « res publica« , le concept de « public », la joie de vivre ensemble, les biens communs du monde, l’État, la beauté de la justice et la bonté de la démocratie.
Nos propositions. Ça suffit. Vous devez partir avant d’être mis à la porte par les peuples en révolte. Il est inacceptable de continuer à confier le sort de la vie de la planète et de ses habitants à des groupes sociaux irresponsables. Il est nécessaire de « libérer l’humanité et la vie de la planète de la nouvelle prédation coloniale ». A cette fin, nous proposons de mettre en marche les processus d’élaboration et de proposition d’un nouveau contrat social mondial. Il existe de nombreuses mesures et solutions concrètes qui peuvent être promues dans tous les domaines, notamment le travail (technologie et finances), la santé, la sécurité et la protection de la vie sur Terre. Un objectif majeur est de parvenir, sous la forte pression des pays du Sud et des milliers d’associations progressistes dans le monde, à la convocation, par les pays qui le souhaitent, d’une assemblée spéciale de l’ONU, l’Assemblée des Habitants de la Terre, avec à l’ordre du jour les quatre points suivants : a) une Nouvelle Déclaration Universelle des Droits et Responsabilités des Habitants de la Terre. La souveraineté appartient au peuple/à l’humanité, à tous les peuples de la Terre ensemble (et non aux peuples les plus forts) ; b) l’abolition des brevets privés (propriété intellectuelle) sur les êtres vivants et l’Intelligence Artificielle. La connaissance est un bien commun universel qui ne peut être approprié ; c) la ratification du traité interdisant les armes nucléaires (conception, production, utilisation et commerce) ; d) l’interdiction de la finance mondiale spéculative.