Communiqué de presse de Droit Au Logement
Un rassemblement devant la préfecture de police de Paris a eu lieu jeudi 24 juin
La mort d’un locataire à Pierrelaye dans le Val d’Oise (95), tué d’un coup de “taser” au cours de son expulsion ce matin vient nous rappeler que l’expulsion locative est un acte violent, pouvant donner lieu à des actes de désespoir.
Aujourd’hui un homme en est mort, ce n’est pas la première fois :
– un père de famille à Chambéry en juillet 2019, décède d’un arrêt cardiaque aux mains de la police lors de son expulsion
– Un locataire à la Rochelle en octobre 2014 se donne la mort ayant appris qu’il devait être expulsé,
– Un père de famille, locataire au Kremlin-Bicêtre, s’immole devant la sous préfecture de l’Haye-les-Roses en juillet 2014,
– Sans compter tous les locataires expulsés, abandonnés sur le trottoir et morts de la rue après des années de déchéance et de désespérance…
Nous demandons une enquête objective sur les circonstances de la mort de ce locataire et sommes prêts à appuyer ses proches.
2021, une année terrible s’annonce en matière d’expulsions
En 2019, 763 expulsions forcées (avec CFP, concours de la force publique) ont été menées par la police dans ce département, la plupart sans relogement ni hébergement, ce qui a représenté 4,6% des expulsions en France où 16 700 expulsions forcées ont été menées. Le Val d’Oise est le 3e département d’Ile de France en nombre d’expulsions et sans doute dans les 5 premiers en France.
2021 et surtout cet été s’annonce terrible avec 30 000 expulsions annoncées par le Gouvernement sur toute la France, ce qui représenterait 1 380 expulsions dans le Val d’Oise (4,6% des expulsions…) Il faut arrêter le massacre !
L’aggravation de la crise du logement, produite par la hausse des prix immobiliers, fonciers et locatifs, par la baisse de l’Aide personnalisée au logement APL, par la crise sanitaire a paupérisé de nombreux locataires.
La circulaire d’instruction Wargon/Schiappa de fin avril demandant aux Préfets de mettre en place des solutions d’hébergement ou de relogement ne sont pour l’instant que des paroles en l’air.
Après ce drame, il faut agir concrètement :
– Arrêt des expulsions sans relogement
– Effacement des dettes de loyers pour cause de précarité
– Relèvement des APL et baisse des loyers
– Mise en œuvre du droit à un logement décent, abordable, stable et accessible pour tou.te.s
– Interdiction des tasers