La Campagne de Défense de la liberté, un réseau d’organisations sociales, de quartier, d’étudiants, de défense de l’environnement, de féministes, de communication et de défense des droits humains, informe le public, après sept jours de protestations à l’échelle nationale, des records accumulés de violations des droits humains jusqu’au 5 mai (11h50) sur le territoire national :
- 24 personnes sont mortes vraisemblablement à la suite des actions des forces de sécurité (à vérifier),
- 381 personnes blessées par les actions disproportionnées de la police nationale et en particulier de l’Escadron mobile anti-troubles (Esmad). 31 ont subi des blessures aux yeux. 24 ont été blessés par des armes à feu. 58 défenseurs des droits humains ont été agressés dans le cadre des manifestations,
- 15 personnes ont été victimes de violences sexistes exercées par la même institution,
- 1 180 personnes ont été détenues, la plupart au moyen de procédures arbitraires, étant soumises à la torture et/ou à des traitements cruels et inhumains,
- 8 raids qui ont été déclarés illégaux, y compris les arrestations associées,
- 569 plaintes pour abus de pouvoir, autorité, agression et violence policière.
Ces agressions commises par les forces de sécurité publique montrent la manière généralisée et systématique dont la police nationale a violé les droits humains pendant la grève nationale des 28 avril, 29 avril, 30 avril, 1er mai, 2 mai, 3 mai, 4 mai et le matin du 5 mai. Ignorer ouvertement tous les protocoles, normes et standards internationaux qui régissent la protestation sociale. Toutes ces agressions sont des mécanismes visant à instiller la terreur parmi les citoyens, empêchant et violant le droit fondamental et légitime de protestation sociale des citoyens, qu’il est censé protéger.
En outre, la campagne exprime sa préoccupation quant aux actions des institutions gouvernementales, de la police nationale, de l’ESMAD et de l’armée nationale qui stigmatisent les jeunes, les artistes, les mouvements sociaux et tous ceux qui ont participé aux mobilisations, qui ont utilisé leurs armes contre la population civile, en entrant dans les quartiers, en lançant des pistolets paralysants, des gaz lacrymogènes et en tirant sans discernement, causant des blessures, des lésions et même des meurtres.
EXIGE
- Au gouvernement national et aux gouvernements locaux, qu’ils fournissent des garanties de sécurité et de biosécurité à toute la population pour qu’elle puisse exercer son droit fondamental à la protestation sociale.
- Au Gouvernement National et aux gouvernements locaux, qu’ils fournissent des informations complètes et opportunes sur les cas de blessures et de détentions dans le contexte des mobilisations afin de fournir l’attention requise (médicale, légale et psychosociale).
- Au Gouvernement National, de cesser la stigmatisation de la protestation sociale, et de mettre fin aux processus judiciaires infondés (faux positifs judiciaires) et aux détentions injustifiées.
- Au Gouvernement National, de fournir des garanties de justice pour les victimes de l’Etat que ces journées de protestation laissent derrière elles en raison des violations des Droits Humains exercées par les forces publiques.
- Au Gouvernement National, qu’il s’occupe des justes demandes de la population, qui ne se limitent pas au retrait et à l’ajournement du projet de réforme fiscale.
- À la Police Nationale, à l’ESMAD et à l’Armée Nationale, qu’ils respectent les protocoles d’intervention et d’action en milieu de protestation sociale, le NON usage des armes à feu dans ces contextes et le respect de la vie et de l’intégrité des manifestants, en tenant compte des principes de nécessité, de légalité et de proportionnalité, et le respect du travail de défense des droits de l’homme, et ce qui garantit l’intégrité et le développement des fonctions de ceux qui l’exercent légalement dans le contexte national.
La ‘Campagne Défendre la liberté : l’affaire de tous’ est un réseau d’organisations contre la détention arbitraire, la persécution judiciaire et la criminalisation de la protestation sociale en Colombie. Dans ce contexte, elle systématise, compile et dénonce également au niveau national et international les différentes modalités de répression et d’utilisation abusive des forces publiques. Veuillez envoyer toute information que vous pourriez avoir sur les détentions et les personnes blessées ou disparues dans le cadre de la protestation sociale à l’adresse électronique suivante : libertadasuntodetodxs@gmail.com et également au numéro de portable via le réseau social whats app : 313 392 19 16.